Climat, l’initiative Cultivons demain veut mobiliser un milliard d’euros

L’adaptation au changement climatique nécessite des moyens financiers et techniques, qui ne sont pas encore accessibles à tous les agriculteurs. Pour faciliter la transition dans les exploitations, les entreprises Sun’Agri et RGreen Invest ont lancé, le 5 novembre, l’initiative Cultivons demain. Objectif : mobiliser un milliard d’euros d’ici à 2025 pour financer l’équipement de 300 exploitations en France en solutions innovantes, permettant l’amélioration des rendements agricoles et la production d’énergie verte. « Tous les projets s’organiseront autour de l’agrivoltaïsme dynamique, mais nous appelons aussi les entreprises de l’AgTech à nous faire la démonstration de leurs technologies », explique Antoine Nogier, président-fondateur de Sun’Agri.

1500 à 2000 hectares couverts

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« Avec Cultivons demain, nous voulons montrer que l’agrivoltaïsme dynamique peut permettre d’adapter l’agriculture au changement climatique, sans que les exploitants ne doivent faire de sacrifices, sur les rendements notamment », explique Antoine Nogier, le président de Sun’Agri.[/caption]

Les chiffres avancés s’expliquent ainsi : chaque projet d’installation de panneaux photovoltaïques mobilise 4 à 5 hectares, pour un budget de 3 à 4 millions d’euros en moyenne. Une enveloppe d’un milliard d’euros permettrait donc de financer des installations sur 300 exploitations, pour une surface couverte entre 1500 et 2000 hectares. « L’argent n’est pas vraiment un problème, l’enjeu est surtout de bien financer ces projets. Notre ambition est de permettre aux agriculteurs d’avoir les conditions les plus favorables auprès des banques pour obtenir leurs fonds », précise Antoine Nogier. Concrètement, les agriculteurs seront invités à mettre entre 400 et 600 000 euros en fonds propres. « Ils ne peuvent souvent pas investir la totalité de ce montant, c’est là que nous intervenons avec du co-investissement institutionnel ou participatif », indique le président de Sun’Agri. 200 millions d’euros ont ainsi déjà été levés.

« Répondre à l’urgence »

Sur le terrain, l’initiative Cultivons demain visera en priorité la région du pourtour méditerranéen et les cultures arboricoles et viticoles. « Cette région et ces productions sont particulièrement concernées par l’impact du changement climatique, nous voulons répondre à l’urgence », explique Antoine Nogier. Le maraîchage en circuit court est également visé. 20 % des 300 projets à financier ont déjà été identifiés. Selon Antoine Nogier, les candidatures ne devraient pas manquer. « Les agriculteurs prennent conscience que quelque chose s’accélère et les menace, ce ne sont plus des mots mais une réalité. »

Les chambres en charge du suivi des projets

La Banque européenne d’investissement, BPI France et les chambres d’agriculture ont apporté leur soutien à ce projet. « Les chambres sont nos partenaires depuis le début, elles seront en charge du suivi des projets », affirme Antoine Nogier. Des discussions sont également en cours avec des coopératives et des sociétés de conseil. Pour s’assurer de la place centrale de l’agriculteur au sein de ses projets d’installation, une charte a été créée. De plus, le pilotage des projets a une visée agronomique avant tout : il est indépendant du producteur d’électricité afin d’assurer que la production agricole soit prioritaire sur la production électrique.