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Conférence environnementale. Biodiversité, enrayer la perte

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Le gouvernement a placé la biodiversité comme un des axes majeurs de sa politique environnementale. Pour autant, les indicateurs manquent et la perte de la biodiversité est loin d’être enrayée. Réactions de Michel Métais, directeur de la LPO, Christophe Aubel, directeur d’Humanité et Biodiversité et Didier Marteau, président de la Commission environnement de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA. Etat des lieux Grenelle : l’objectif est de stopper la perte de la biodiversité sauvage et domestique. Les résultats sont comparables à intervalle de cinq ans. Les données n’étant disponibles que depuis 2008, aucune conclusion ne peut être tirée actuellement selon le gouvernement. L’indice d’abondance des oiseaux toutes espèces atteint 82 en 2011 (base 100 en 1989). Objectif : maintien de l’indice au-dessus de son niveau de 2006, soit 84. Référence environnement : Que pensez-vous de l’état des indicateurs du Grenelle en matière de biodiversité ? Michel Métais  : Ils vont mal. Les espèces d’oiseaux, les indicateurs les mieux connus et que nous suivons avec le Museum d’histoire naturelle, diminuent de 30 à 35 % dans les zones agricoles. C’est démonstratif ! Christophe Aubel : Pas besoin du bilan Grenelle, l’état des lieux est archi connu, tous les indicateurs sont au rouge. Les engagements, tant au niveau de la Trame verte et bleue (TVB) que sur le plan Ecophyto, ne sont pas tenus. Pourtant, les échanges avec la profession agricole progressent. Didier Marteau : Nous n’en sommes qu’au début, il n’y avait jusqu’à présent aucune volonté de mesurer l’état de la biodiversité. Certes, il y a des races d’oiseaux qui ont diminué, mais il faudrait un bilan plus global. C’est ce que nous allons faire dans le cadre du plan Ecophyto, avec la mesure des effets non intentionnels, notamment sur la biodiversité. Nous prenons conscience qu’il y a un enjeu pour l’agriculture. R.E. : Qu’attendez-vous de la conférence environnementale ? Michel Métais : Nous attendons une réflexion sur la limitation de l’artificialisation des sols et de l’espace rural. La Stratégie nationale sur la biodiversité (SNB) doit être mise en œuvre, avec des moyens. Les agriculteurs doivent réduire l’utilisation de la chimie en agriculture et rétablir dans leurs exploitations la sauvegarde de la biodiversité. Christophe Aubel : Nous voulons que la SNB relève du domaine de tous les ministères, et qu’elle soit décentralisée en région. Nous demandons d’engager l’aménagement écologique du territoire en stoppant l’artificialisation des sols et en mettant en place la TVB. Ce qui nécessite une réforme du code de l’urbanisme. Nous souhaitons la création d’une agence de la biodiversité, à l’instar de l’Ademe. Enfin, la biodiversité, considérée comme prioritaire par le gouvernement, nécessite des moyens financiers. Didier Marteau  : Il faut développer la recherche et identifier les pratiques et les systèmes d’exploitation favorables à la biodiversité afin de les transférer vers les agriculteurs. Nous souhaitons le maintien des mesures agri-environnementales. Nous espérons que la conférence environnementale mette la maitrise de l’artificialisation des sols comme une priorité. Voir notre article : Conférence environnementale. Ouverture des débats