Conférence environnementale. L’eau, en qualité et en quantité
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Si les indicateurs du Grenelle sont orientés sur la qualité de l’eau, la gestion de la ressource devrait diviser les participants à la conférence environnementale. Entretien avec Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, et Valérie Collin, déléguée générale aux Amis de la Terre. Etat des lieux Grenelle : La part des masses d’eau en « bon état écologique » est de 41,5 % en 2009. L’objectif est de 90 % en 2021, avec une cible intermédiaire à 66,7 % en 2015. Référence environnement : Que pensez-vous de l’état des indicateurs du Grenelle sur la qualité de l’eau ? Guy Vasseur : Le rendez-vous de 2020 n’est pas tenable, alors que la France avait la possibilité de décaler dans le temps l’atteinte des objectifs européens en matière de qualité de l’eau. Certaines masses d’eau ont des temps de réactions plus longs, notamment si les nappes sont profondes. Ainsi, les résultats ne reflètent pas toujours le changement des pratiques agricoles. On peut être ambitieux, mais il faut faire face à la réalité. Valérie Collin : Notre préoccupation première est la gestion de la ressource en eau, même si nous allons réaffirmer certaines positions sur la qualité de l’eau. R.E. : Qu’attendez-vous de la conférence environnementale ? G.V. : Nous attendons une meilleure prise en compte des réalités agronomiques et pédologiques, et des temps de réactions des nappes d’eau. Nous souhaitons aussi une vraie prise de conscience de la variabilité des épisodes pluvieux et de sécheresses liés au réchauffement climatique. Nous devons nous assurer que des productions, telles les fruits et légumes, disposent d’assez d’eau, et que l’élevage puisse être autonome en cas de sécheresse. Nous préconisons une politique de stockage de l’eau sur chaque territoire. V.C. : Notre mot d’ordre : agir pour garantir un droit d’accès à l’eau pour tous et réduire la consommation en eau. Nous souhaitons que l’agriculture soit plus économe en eau, comme l’a acté le Grenelle. Les finances publiques devraient favoriser ce type d’agriculture, à l’instar du bio ou de l’agriculture durable. Sur la qualité de l’eau, nous défendons le renforcement des actions sur les zones de captage d’eau potable et l’application du principe pollueur-payeur.
- Voir notre article : Conférence environnementale. Ouverture des débats