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Des légumineuses qui bénéficient de crédits carbone

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Pour les prochains semis de légumineuses, 11 coopératives (1) proposeront à leurs adhérents d’en implanter et bénéficieront en retour de crédits carbone. En effet, la culture de légumineuses évite la fertilisation, un des postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre en agriculture. InVivo et 11 coopératives La méthodologie, agréée par le ministère de l’Ecologie le 29 juillet, a été développée par InVivo AgroSolutions, le CDC climat (filiale de la Caisse des Dépôts dédiée à la lutte contre le changement climatique) et le Citepa, soit le centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique. Ce dernier a élaboré les références départementales en matière d’assolement et les références régionales sur les émissions de gaz à effets de serre (GES) dans les pratiques de fertilisation. « En fonction de l’assolement en légumineuses déclaré par l’exploitant, nous pourrons connaître le crédit carbone alloué », explique Amandine Berthoud, chef de projet filière chez InVivo. Le crédit, encore appelé « unité de réduction d’émission », s’élèvera à quelques euros par hectare, que toucheront les coopératives et non l’exploitant. Certaines pourront rétribuer l’agriculteur ou alors investir dans des projets de soutien de la filière légumineuse. « Une structure réfléchit par exemple à utiliser cette enveloppe pour réaliser des analyses gratuites sur la qualité du fourrage », poursuit Amandine Berthoud. InVivo gère les dossiers au niveau national et se charge de revendre les crédits sur le marché européen appelé EU ETS (European Union Emissions Trading Scheme). « Nous sommes obligés de mutualiser car, pour atteindre le marché, il faut un volume minimal de crédits », explique la chef de projet. Des pratiques qui limitent les gaz à effet de serre InVivo planche sur d’autres pistes de valorisation en crédits carbone de ces bonnes pratiques, comme le pilotage de la fertilisation ou l’utilisation de certaines formes d’engrais générant moins de GES. «  Nous avions déjà élaboré une méthodologie en élevage, avec l’incorporation de lin dans les rations alimentaires de vaches laitières, mais qui n’avait pas été suivi, indique Amandine Berthoud. Nous sommes prudents dans le lancement de tels projets car le système de crédits carbone va être revu en 2012. » (1) Cavac, Maïsadour, Terrena, Axereal, Terres du Sud, Capseine, Sèvre et Belle, Dijon Céréales, Nouricia, EMC2 et Champagne Céréales.