Des projets démarrent sur l’aquaponie
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Le lycée agricole de Lozère, sur le site aquacole de La Canourgue, vient de lancer un projet d’expérimentation d’aquaponie pour traiter et valoriser ses effluents d’élevage de poissons. L’aquaponie, qui associe l’élevage de poissons et la culture de végétaux hors-sol, est déjà pratiquée à grande échelle en Australie ou aux Etats-Unis. Plusieurs essais sont menés en France, notamment en région parisienne et dans des lycées agricoles « Nous conduisons cette expérience en partenariat avec la filière aquacole, le réseau horticulture et paysage, différents pôles de compétitivité sur le végétal et la FFA, Fédération française d’aquaculture », précise Catherine Lejolivet, enseignante et responsable de l’atelier pédagogique « circuit fermé » en aquaculture. L’aquaponie présente des avantages environnementaux. Son principe est d’apporter, grâce à l’élevage de poissons, tous les besoins nutritionnels des plantes directement dans l’eau dans laquelle sont plongées les racines. En effet, les poissons fournissent des déchets riches en ammoniaque, transformés par des bactéries en nitrates qui sont assimilés par les plantes. En retour, les plantes cultivées purifient et oxygènent l’eau. « Dans un premier temps, l’expérimentation porte sur une culture hydroponique de laitue et de basilic cultivée avec un système de petits pots horticoles ajourés dans lequel le plant est maintenu grâce à des billes d’argile. Le chevelu racinaire se développe en absorbant les nutriments, tels que les nitrates et les phosphates, fournis par les déjections des poissons. La première année est essentiellement consacrée à l’observation, l’enregistrement de données, l’analyse physicochimique et l’étude de faisabilité technico-économique. Pour les années suivantes, nous envisageons d’étendre ce projet avec d’autres espèces ». Aquaprimeur : valider l’expérience Une autre expérience d’aquaponie est prévue près de Paris. Elle est conduite par Agnès Joly et Gilles Varinot, associés au sein de la société Aquaprimeur. « La technique agriculturale d’aquaponie présente des avantages environnementaux, insiste Agnès Joly. Contrairement au maraîchage de plein champ, il n’y a pas d’apports d’engrais ni de pesticides. De plus la quantité d’eau utilisée est diminuée de plus de 90 %. Cette technique oblige également à n’utiliser aucun produit vétérinaire pour l’élevage de poissons. L’équilibre aux bénéfices réciproques qui s’établit entre les animaux et les plantes permet par ailleurs des rendements améliorés ». Aquaprimeur souhaite associer l’aquaponie à un concept citadin. Une serre prototype en 2012 « Notre projet devrait se concrétiser en Ile-de-France avec plusieurs communes motivées par le souci de concevoir une agriculture de proximité intégrée au développement urbain. Quant au calendrier prévisionnel de mise en place, cela dépendra des sources de financement. Pour 2012, nous envisageons la construction d’une serre prototype de 100 m2 associant l’élevage de tilapias et la culture maraîchère. Cela permettra de valider les hypothèses techniques, scientifiques et économiques. Un chantier d’une première ferme opérationnelle de plus 1 000 m2 pourrait être lancé en 2014. Mais un tel projet demande des financeurs ».