Référence agro

Des conseils agro-écologiques créateurs de valeur ajoutée : Jean-François Conry, responsable du service agronomique d’Océalia

Le | Projets-territoriaux

Référence agro : Quelles sont les innovations majeures sur lesquelles vous comptez pour faire évoluer les pratiques des agriculteurs ?

J.-F. C. : Le levier variétal est central, car il sera un appui au développement des autres alternatives comme le biocontrôle. L’innovation a démarré sur l’orge avec des variétés tolérantes à la virose. Pour le blé, les perspectives sont plus lointaines.

Sur le volet des biosolutions en protection des plantes, nous développons les produits à base de soufre ou d’algues, les trichogrammes pour lutter contre la pyrale et la sésamie sur maïs. Nous testons actuellement un produit contre la septoriose du blé.

La pratique des plantes compagnes concerne pour l’heure uniquement le colza, en association avec des légumineuses, pour la gestion des ravageurs et la fertilisation azotée. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais nous y croyons beaucoup.

R.A. : Quid des technologies numériques ?

J.-F. C. : Nous investissons dans l’agriculture de précision. Chez Océalia, elle vise surtout la fertilisation avec des outils comme Farmstar qui permet la modulation intraparcellaire. Mais il faut le reconnaître : la technique est employée essentiellement par les grandes exploitations.

 

R.A. : Cette manifestation concoure-t-elle à faire évoluer le conseil, notamment dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil en matière de pesticides ?

Jean-François Conry : Nous réalisons tous les ans des visites d’essais : la réduction des intrants est une tendance de fond depuis plusieurs années. Nous formons nos 70 conseillers à ces nouvelles technologies car c’est un axe fort de développement de la coopérative. L’objectif est d’accompagner les agriculteurs dans une stratégie alliant écologie et productivité, avec des services individuels et créateurs de valeur ajoutée. Quant à la séparation de la vente et du conseil, nous ne savons d’ailleurs pas ce qui ressortira des débats. Nos agriculteurs sont très éloignés de la politique autour des États généraux de l’alimentation. Et, avec ou sans la séparation de la vente et du conseil, nous développons le conseil en agro-écologie.