Digestat issu de la méthanisation : vers une norme
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Si la méthanisation prend de l’ampleur, beaucoup d’interrogations demeurent sur l’utilisation du digestat. « Il est considéré comme un déchet, il est donc difficile de le commercialiser », explique Armelle Damiano, responsable du plan Biogaz à Aile* à l’occasion du salon Bois - Energie qui s’est tenu à Nantes du 22 au 24 mars. Or, les régions d’élevage qui le produisent sont contraintes par les restrictions d’utilisation d’azote organique liées aux zones d’excédents structurels dans le cadre de la directive nitrate. Il faut donc qu’elles puissent exporter le digestat vers d’autres régions. Le programme Valdipro, financé par le Casdar et animé par l’association Aile, Trame et la Chambre d’agriculture de Bretagne se concentre sur les procédures administratives de mise en marché des digestats. « Nous accompagnons les dossiers d’homologation dans la perspective de créer ultérieurement des normes plus simples pour les professionnels et moins onéreuses, explique Armelle Damiano. Les premiers dossiers sont en cours d’instruction. » Le digestat doit alors être constant. « Ce qui semble le cas sur un même site, grâce au travail des bactéries, et malgré la variabilité des approvisionnements », note Armelle Damiano. Mieux connaître l’utilisation au champ Quid de la valorisation agronomique ? La Chambre régionale d’agriculture de Bretagne cumule depuis deux ans des résultats d’essais qui montrent une grande diversité d’actions. « Le digestat brut est fragile, poursuit Armelle Damiano. Son efficacité dépend du contexte pédo-climatique. Il faut également l’apporter au plus près de la plante et au bon moment, ce qui privilégie les méthodes d’enfouissement. Il y a des enjeux importants sur l’agro-équipement. » Les études au champ se poursuivent. *Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement