Directive nitrates Midi-Pyrénées : un fort enjeu sur les grandes cultures
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Le projet de programme d’actions régional de la directive nitrates en Midi-Pyrénées a été présenté le 5 novembre lors de la réunion du groupe de concertation, qui a été installé le 17 avril 2013 après validation par le préfet. « La consultation de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, du Conseil régional et de la Chambre régionale d’agriculture va être lancée mi-décembre ainsi que l’évaluation environnementale », explique Sylvie Sarthou, en charge du dossier nitrates à la Draaf Midi-Pyrénées. La mise à disposition du public aura lieu en mars 2014 et la signature de l’arrêté par le préfet de région devrait intervenir à la fin avril. Un projet contraignant, selon les agriculteurs « Le projet est jugé très contraignant par la profession agricole », reconnait Sylvie Sarthou. Il a été élaboré par un groupe d’experts mandatés pour préparer des propositions d’actions adaptées aux conditions pédoclimatiques de la zone vulnérable*. « Le groupe est composé des membres de l’Inra, d’Arvalis-Institut du végétal, du Cetiom et de la Chambre régionale d’agriculture », indique Sylvie Sarthou. Près de 60 % de la zone vulnérable est occupée par des grandes cultures. « Le 5e programme reposera plus fortement sur l’agronomie, avec un renforcement du calcul et du pilotage de l’équilibre de la fertilisation à la parcelle, par un nombre plus élevé d’analyses de reliquat d’azote et par le fractionnement des apports », poursuit-elle. Le projet prévoit en effet une obligation de fractionnement en trois apports si le total représente plus de 150 unités d’azote, et une analyse de reliquat pour les trois précédents culturaux et non plus un seul. Favoriser la couverture hivernale La couverture hivernale des sols est un point important du fait de la forte présence des cultures implantées au printemps. Bien que le projet de texte régional rende possible de s’en affranchir dans une zone définie à enjeu pour les palombes, le mulching est recommandé pour la monoculture de maïs grain en vallée, qui représente 160 000 hectares. Autre possibilité d’adaptation de l’obligation nationale : en cas de travail précoce sur sol argileux. « En Midi-Pyrénées, 160 000 hectares sont cultivés avec une succession blé/tournesol, ce qui est important, explique Sylvie Sarthou. Nous conseillons donc de tenter la mise en place d’une couverture avec des repousses de céréales, de légumineuses ou des Cipan, d’autant que les techniques culturales simplifiées et l’allongement des rotations progressent. » Ces pratiques sont toutefois à adapter à ce contexte pédologique. Enfin, le projet prévoit l’allongement des périodes d’interdiction d’épandage sur trois secteurs en risque élevé de lixiviation : vallée de l’Adour, Sables fauves du Gers et sols de Grausses en vallée de l’Ariège, secteurs limoneux ou sableux où domine la monoculture de maïs. *La zone vulnérable en Midi-Pyrénées représente 770 300 ha SAU et concerne 15 600 exploitants dont 3 140 élevages spécialisés