Référence agro

Directive nitrates Poitou-Charentes : dépasser les points de blocage

Le | Projets-territoriaux

« Nous connaissons une baisse du nombre d’exploitations d’élevage et, finalement, les zones où il y a des problèmes de nitrates sont plutôt les zones de grandes cultures, explique Jean-Jacques Samzun, responsable du dossier nitrates à la Draaf Poitou-Charentes. C’est pourquoi, nous ne voulons pas charger la barque des éleveurs qui sont déjà impactés par le programme d’actions national de la directive nitrates. » Sur le programme d’actions régional, le PAR, le travail de concertation, piloté par la Draaf et la Dreal, est actuellement en cours. Le groupe régional s’est réuni pour la première fois le 3 mai. Il rassemble les services de l’Etat, les collectivités, les organisations professionnelles agricoles, les associations de protection de la nature, les commissions locales de l’eau. « Nous avons décidé de faire un groupe technique plus réduit, pour travailler sur des points précis du programme ». Les plus importants concernent les cultures intermédiaires piège à nitrates (Cipan), les interdictions d’épandage ou encore les zones d’actions renforcées. Discussion interrompue « Nous avons dû interrompre la concertation, à l’issue de la réunion technique du 27 mai. Les chambres d’agriculture et les coopératives protestent notamment contre une mesure du programme national sur la couverture des sols dans les inter-cultures longues. » La profession souhaiterait avoir la possibilité de mettre en place une couverture avec des repousses de céréales, laquelle est actuellement limitée à 20 % pour privilégier les Cipan. Elle motive cette volonté par les difficultés régulières rencontrées par les exploitants pour réussir l’implantation de cette culture intermédiaire. Un blocage qui pourrait décaler le calendrier que s’est fixé l’administration. « Nous visons maintenant une adoption définitive du PAR fin mars ou début avril, poursuit Jean-Jacques Samzun. Pour cela, il faut accélérer les réunions de concertation à la rentrée et à l’automne ». Les membres du groupe technique seront rassemblés en septembre pour préparer une nouvelle réunion du groupe de concertation en octobre. L’objectif est d’aboutir à un accord en novembre sur la version du PAR qui sera soumise à consultations. L’équilibre de la fertilisation, un bon levier Les sujets de discussions ne manquent pas, et nécessitent la présence des agriculteurs. La région vient d’apprendre qu’elle serait concernée par l’allongement des interdictions des périodes d’épandage pour sa partie ouest, compte tenu des risques de lessivage plus importants. « Ce qui peut conduire à devoir augmenter les capacités de stockage des effluents pour les éleveurs ». L’équilibre de la fertilisation reste un bon meilleur levier pour réduire l’utilisation d’azote. « Cet équilibre peut régler une partie de nos problèmes, mais il nécessite de fixer des objectifs de rendements plus réalistes. Ce point est d’ailleurs un autre sujet de débat : les agriculteurs craignent de ne pas pouvoir bénéficier de bonnes années en calculant leur fertilisation sur la base de rendements moyens mais il est possible d’ajuster et de dépasser le plan de fertilisation en fonction des conditions de l’année. »