Douze doléances sur les thèmes pesticides et santé signées par dix associations
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C’est un cahier de doléances et de propositions réalisé par Générations Futures et signé par neuf autres associations qui a été présenté à la presse le 23 mars par François Veillerette, porte-parole et fondateur de ce mouvement, alors que se tenait sur deux jours un colloque sur le thème « Pesticides et santé : Quelles voies d’amélioration possibles ? ». En clôture de la semaine sans pesticides, l’objectif des associations est d’interpeller les politiques sur leurs positions au regard de la réduction des pesticides décidée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Douze mesures phares sont ainsi mises en exergue. Pour François Veillerette, les engagements de la loi Grenelle ne sont pas respectés : « Alors que le plan Ecophyto inscrit une réduction des utilisations, on constate que les usages augmentent plutôt que ne diminuent. Nous demandons une relance de ce plan et un renforcement de la formation des techniciens des chambres d’agriculture sur les méthodes agronomiques mais aussi de la recherche. Nous revendiquons la fin du système de dérogations pour les molécules classées dangereuses dans le cadre des impasses techniques. » Même requête pour les épandages aériens. « Les AMM ne doivent pas être délivrées par le seul ministère de l’Agriculture » Les doléances portent aussi sur les processus d’autorisation : « les AMM ne doivent pas être délivrées par le seul ministère de l’Agriculture mais aussi par ceux en charge de l’Environnement et la Santé pour les volets toxicologiques et sanitaires. ». En parallèle, les associations signataires militent pour l’interdiction de la mise sur le marché de toutes molécules (substances actives, adjuvants, coformulants, synergisants, etc.) contenues dans les produits pesticides pouvant être classés cancérigènes mutagènes reprotoxiques (1 à 3) et perturbateurs du système endocrinien et/ou neurotoxiques (inhibiteur d’acétyl cholinestérase), les polluants organiques persistants (POP), les persistants bio- accumulables et toxiques (PBT), très persistants et très bio-accumulables (vPvB). Présent aux cotés du fondateur de Générations futures, le sénateur Joël Labbé (Europe-Ecologie-LesVerts) a rappelé que la mission parlementaire commune sur le thème « santé et pesticides » initiée mi-février (voir actualité : Pesticides et santé : une mission d’information au Sénat du 21 février) devra, dans les six mois, avancer des propositions sur des mesures alternatives après avoir consulté toutes les parties prenantes.« Paul François, agriculteur et président de PhytoVictim, a insisté sur la nécessaire reconnaissance par les instances officielles de la notion de victimes des pesticides. Présent à la conférence et au colloque, le professeur Charles Sultan du CHU de Montpellier, milite pour la mise en place du principe de précaution sur les pesticides. « Il faut en sortir », a-t-il insisté et en écho d’une autre des revendications du cahier de doléances : « que 100 % des fermes non bio du territoire soient en mode de production intégrée d’ici à 2022. » Cahier de doléances consultable sur www.congrespesticides.org
- Listes des organisations signataires du cahier de doléances