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Du fumier pour produire chaleur et électricité : mise en application d’un procédé unique en France

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__C’est une première en France. L’unité de méthanisation en voie sèche du Gaec du Bois Joly en Vendée a fabriqué ses premiers Kwh fin janvier.__ Ils seront revendus à EDF au prix de 0,11€ le Kwh. La chaleur produite chauffe la maison et les bâtiments d’élevage de lapins. Le fumier est transformé en compost. Un projet de 8 ans. Plus de 1000 heures de recherche, de rencontres. 18 mois de travaux. Un investissement de 270 000 €. Les chiffres impressionnent et pourtant, cette petite unité de méthanisation, est unique de par son fonctionnement en voie sèche (dite discontinue), reste à taille humaine. Elle est née de la conviction et de la persévérance de deux agriculteurs : Denis Brosset et Jean-Louis Vrignaud, installés au Gaec du Bois-Joly. « Nous sommes éleveurs de 50 bovins et de 500 mères lapines. La production annuelle de fumier et de lisier atteint près de 1300 tonnes. Une émission de radio sur la méthanisation, il y a 10 ans, m’a interpellé. Je me suis rendu compte que tous ces déchets, à défaut d’être exploités, polluaient l’atmosphère de par leurs émissions de méthane. J’ai profité de la mise aux normes de mes bâtiments pour bâtir ce projet, » explique Denis Brosset. ((/public/./.IMG_2593_m.jpg|IMG_2593.JPG|L))Le principe est simple. Les fumiers et les lisiers sont stockés dans l’un des quatre digesteurs de l’installation puis recouverts d’une bâche étanche (de près de 300 kg). Le biogaz produit alimente un moteur qui génère de la chaleur et du courant électrique. Ce qui reste du fumier deviendra du compost, sans odeur, que nous utiliserons comme engrais sur les cultures. Les fumiers devraient restés près de deux mois sous les bâches : un peu plus si la production de gaz est, au bout de cette période, encore importante. « A terme, nous souhaiterions parvenir à l’équilibre : 1 m3 de fumier pour 1 m3 de gaz produit par jour. Estime Denis Brosset. Nous nous donnons deux ans pour y arriver. » Car dans ce domaine, peu de références existent : nous nous forgeons notre propre expérience en espérant bien qu’elle servira à d’autres. En 18 mois, pas moins de 400 personnes (agriculteurs, étudiants…) sont déjà venus visiter l’installation. « Nous leur expliquons que ce projet s’inscrit dans une réflexion globale. Il y a 5 ans, nous cultivions 26 ha de culture contre 8 ha aujourd’hui. L’idée était de réaliser des économies d’énergie. Avec l’aide d’une association locale (Grapea Civam), nous y sommes parvenus. Les quantités de phytos utilisées ont été divisées par 5, les heures du tracteur par 2 et chaque année, nous réalisons une économie de près de 11 t d’ammonitrate ! Et ce, en réduisant notre temps de travail et en augmentant nos revenus. Nous aimerions devenir autonomes pour l’alimentation de nos bovins. Cette année, avec l’implantation de maïs, de petits pois et de seigle hybride, nous sommes en bonne voie » . A.G. __Les chiffres__ ? 4 digesteurs d’une capacité chacun de 185 m3 (25 m de long, 5 m de large, 2 m de profondeur. ? 270000 € d’investissement dont 60 % de subventions (Ademe, Conseil régional et conseil général)..