Eau de Paris, création d’un PSE doté de 47 M€ avec l’agence Seine-Normandie
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Le 25 mai, Eau de Paris, l’agence de l’eau Seine-Normandie et la ville de Paris ont signé un contrat de territoire eau et climat pour la période 2020-2025, doté d’un budget de 77,3 M€. Dans ce cadre, un régime d’aides unique, estimé à 47 millions d’euros sur douze ans, vise à rémunérer la mise en place de pratiques durables. 49 exploitations se sont déjà engagées.
Améliorer la qualité des eaux souterraines en protégeant la ressource en amont, limiter les traitements de potabilisation et éviter la mise en place de nouvelles filières de traitement : ce sont les objectifs inscrits dans le contrat territorial Eau et Climat signé le 25 mai, entre Eau de Paris, la ville de Paris et l’agence de l’eau Seine-Normandie.
L’idée est d’améliorer et préserver la qualité des eaux sur les aires d’alimentation de captage qui alimentent Paris. Un budget de 77,3 M €, financé à 80 % par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, a été alloué pour mener à bien un programme d’actions prioritaires sur la période 2020-2025.
Un régime d’aide pour favoriser les pratiques durables
L’une de ces actions, dotée d’une enveloppe de 55 M€, est la préservation de la ressource en eau souterraine pour garantir la production d’eau potable. La majorité des fonds, 47 M €, finance un régime d’aides, dont l’objectif est d’inciter et d’accompagner les exploitations vers l’adoption de pratiques agricoles durables.
Ce dispositif prend la forme d’un PSE (paiement pour services environnementaux), validée par la Commission européenne. Il subventionne déjà 49 exploitations agricoles sur 8200 hectares. A terme, entre 100 et 200 exploitations pourraient être concernées, soit 30 % des aires d’alimentations de captages d’Eau de Paris.
« Ce contrat territorial est un outil concret de priorisation pour l’agence avec les acteurs du territoire du bassin. L’action phare du contrat est le régime spécial d’aides géré par Eau de Paris pour contractualiser avec les agriculteurs », indique Sandrine Rocard, directrice générale par intérim de l’agence de l’eau Seine-Normandie.
Entre 150 et 450 € par hectare
Dans le cadre du PSE, les agriculteurs engagés, pour un contrat de six ans en agriculture conventionnelle, sept ans en bio, doivent réduire, voire supprimer l’usage d’engrais et de pesticides, adopter des modes de culture durables et/ou biologiques, ou cultiver davantage de prairies. En contrepartie, Eau de Paris les accompagne, techniquement et financièrement. Entre 150 et 450 € par hectare selon le type d’exploitation et en fonction des mesures réalisées. Le versement d’une partie des aides est conditionné à l’atteinte des résultats fixés.
Contrairement au contrat territorial Eau et Climat, le PSE qui bénéficie d’un budget de 47 millions d’euros, s’étend sur douze ans. Il est financé à 80 % par l’Agence de l’eau Seine-Normandie et 20 % par Eau de Paris. Pour les exploitations engagées dans une conversion à l’agriculture biologique, les montants financiers des primes sont plus incitatifs.
Développement de capteurs connectés
D’autres axes de travail sont prévus dans le cadre du contrat Eau & Climat. 7,46 M € sont attribués à la résilience du système de production d’eau potable, notamment lors de crues importantes. 10,54 M € sont destinés à la réduction des prélèvements sur les ressources. Dans ce cadre, Eau de Paris développe des capteurs connectés pour être plus efficaces dans la recherche et traitement des fuites sur ses réseaux et met en place des actions d’économies d’eau. La quatrième action vise l’amélioration de la connaissance et le suivi de la ressource, pour un budget de 3,72 M €.
Assurer les débouchés
Avec ce contrat territorial, Eau de Paris s’engage également dans le développement des filières et débouchés pour les productions durables. « Dans les six ans à venir, nous mettrons l’accent sur la création de filières en aval car il faut aider nos agriculteurs partenaires à trouver des débouchés stables et viables pour leur production, c’est une des conditions fondamentales du régime d’aide », insiste Benjamin Gestin, directeur général d’Eau de Paris.
Les agriculteurs intéressés peuvent déposer leur dossier sur une plateforme en ligne dédiée.