Eau du bassin rennais : faire progresser les pratiques agricoles par l’aval

Pour la collectivité Eau du Bassin Rennais, pas de doutes : seule une valorisation des produits agricoles peut faire évoluer les pratiques pour améliorer la qualité de l’eau. « Nous utilisons le levier de la consommation et du marché. C’est le plus efficace pour entraîner les modes de production », a expliqué Daniel Helle, ingénieur au pôle protection des ressources en eau du bassin rennais, à l’occasion du colloque « Bio, proximité et solidarité », organisé par la fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) et les groupements bio des Pays de la Loire, le 14 octobre à Nantes. L’initiative concerne 1500 km², une taille similaire à celle du territoire d’alimentation en eau de la ville de Paris, 2200 exploitations et 12 captages d’eau. Des produits qui mentionnent la qualité de l’eau Le premier objectif a été d’approvisionner la restauration collective de la ville de Rennes. « Pour contourner l’interdiction du code des marchés publics de cibler l’origine géographique d’un produit, nous utilisons comme clé d’entrée la protection de l’eau », poursuit Daniel Helle. Il faut dire que la ville de Rennes est particulièrement sensibilisée : de 1997 à 2002, elle a du servir de l’eau en bouteille dans la restauration scolaire à cause d’une mauvaise qualité de l’eau issue des captages. « Suite à cette première expérience, nous allons créer une centrale d’achat pour proposer la même démarche pour toutes les restaurations publiques et privées, indique l’ingénieur. Elle devrait être opérationnelle fin 2016. » Reste que les quantités commercialisées par les collectivités ne sont pas suffisantes pour écouler l’ensemble de la production du bassin. «  C’est pourquoi, nous allons nous tourner vers le marché privé. » poursuit Daniel Helle. Une marque « Eau en saveurs » est en cours de conception. Elle vise à promouvoir les pratiques agricoles qui préservent la qualité de l’eau. Des outils de transformation pourraient également être créés.