Ecophyto 2018 - Un bilan mitigé et cinq axes pour le dynamiser
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Présidé pour la première fois par un ministre de l’Agriculture, le Comité national d’orientation et de suivi du plan Ecophyto 2018, qui s’est tenu le 9 octobre à Paris, a permis a Stéphane Le Foll d’imprimer sa marque. Il entend substituer aux objectifs chiffrés, le fameux « moins 50 % si possible », une dynamique collective, de terrain, fondée sur des Groupements d’intérêt économiques et environnementaux. « Je tire un constat mitigé du plan Ecophyto. Nous n’avons pas vu d’effets clairs et nets sur la baisse du recours au phytos, bien que les molécules les plus dangereuses reculent de près de 60 % », a introduit le ministre. Ce malgré les 1 900 fermes pilotes de démonstration engagées sur le territoire, les 8000 bulletins de santé du végétal publiés, ou encore les 200 000 professionnels ayant obtenu leur certiphyto. Les freins pour sortir du modèle conventionnel sont surtout culturels, estime le ministre. Les Groupements d’intérêt économiques et environnementaux, à même de « mutualiser les risques » pris par ceux qui osent de nouveaux modèles de production. Reprenant les grands axes du verdissement de la Pac (7 % de surfaces d’intérêt écologique, prairie permanente, rotation des cultures), il estime que la France « peut faire beaucoup mieux ». Cinq actions pour la campagne en cours Et pour concrétiser cette volonté de faire mieux, cinq dossiers vont être particulièrement travaillés lors de la campagne en cours.
- La déclinaison des objectifs et des moyens du plan Ecophyto par bassin et par culture. Les indicateurs Nodu, qui n’avaient pu être mis en place dans la moitié des régions en 2011 sont en train d’être affinés. Ils devraient être présentés au prochain Cnos, début 2013, en même temps que les indicateurs d’impact ;
- le soutien à la lutte biologique et au bio-contrôle. Ce soutien passe par des aides aux PME, une simplification des procédures d’autorisation de mise en marché. Il s’est aussi concrétisé par la signature, à l’issue du comité national du 9 octobre, de l’accord-cadre pour le développement des stratégies de bio-contrôles en agriculture, qui valident l’engagement de 22 organisations signataires, sous la houlette des ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie ;
- le renforcement des contrôles sur les importations illégales de produits phytosanitaires ;
- une fiscalité incitative, sur le principe, a indiqué le ministère, de « moins on consomme, moins on paie ». Proposition qui a cependant entraîner une levée de bouclier, les professionnels entendant, qui consomme autant paie plus… Le collectif « Sauvons les fruits et légumes » parlant d’une « fiscalité punitive » sur son secteur de production « surtaxant l’utilisation des produits phytosanitaires ;
- le conseil agricole. Sur ce point, le ministère entend ré-ouvrir ce dossier de l’articulation entre vente et prescription. Reconnaissant que des »progrès ont été faits au niveau des coopératives", il entend que le conseil soit abordé de manière globale…