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Ecophyto Champagne-Ardenne : Les réseaux Dephy prennent de l’ampleur

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La Champagne-Ardenne compte neuf réseaux de fermes Dephy sur les filières viticoles, polyculture-élevage et grandes cultures, dans le cadre du plan Ecophyto. « Cette année notre objectif est de mettre en avant le dispositif Dephy car les premiers résultats en matière de réduction sont très prometteurs, indique Philippe Loevenbruck, chef du SRAL Champagne-Ardenne. Nous allons essayer de concentrer les actions de démonstration sur une période courte pour en faire un événement régional. Avec une communication conséquente, nous espérons qu’un large public participe à ces journées ». En grandes cultures et polycultures-élevage, ces actions devraient se dérouler de mi-mai à fin juin, en viticulture sur la période estivale. Les résultats commencent à venir « Il y a deux-trois systèmes en grandes cultures qui se démarquent », poursuit Yann Hologne, chef de projet Ecophyto à la Draaf. Les réseaux Dephy en viticulture sont également sur une bonne lancée, les résultats obtenus depuis leur création laissent espérer une réduction durable de leur IFT moyen (indice de fréquence de traitement) de moitié par rapport à la référence régionale. « De plus, on note qu’à l’intérieur de chacun de ces réseaux, les écarts d’IFT entre exploitations s’amenuisent, ce qui signifie que le partage d’expériences entre viticulteurs fonctionne », poursuit Yann Hologne. Par ailleurs, via leurs exploitations, les sept lycées agricoles publics de la région Champagne-Ardenne sont également pleinement entrés dans la démarche Ecophyto. « C’est un public important à toucher car les élèves et étudiants de nos établissements représentent la génération agricole de demain, reconnait le chef de projet Ecophyto. Sur la lancée de ce que nous avons entamé en 2013 au lycée agricole de Troyes-Saint Pouange, nous allons poursuivre les journées Ecophyto dans les autres lycées agricoles de la région. Ces journées sont organisées en étroite collaboration avec les équipes pédagogiques très motivées et l’appui pratique et concret de l’exploitation. Les représentants des réseaux de ferme Dephy sont également conviés afin de nous faire partager, à la lumière de leur témoignage, leur recul en matière de réduction d’intrants ». En région Champagne-Ardenne, environ 20 000 certiphytos ont été délivrés ou sont en passe de l’être. « Nous sommes environ aux deux tiers des besoins estimés, indique Yann Hologne. Avec l’arrivée de l’échéance réglementaire, les agriculteurs savent qu’ils n’ont plus le choix, le certiphyto sera bientôt obligatoire pour acquérir des produits phytopharmaceutiques. » Un nouveau BSV en maraîchage Les réseaux de surveillance biologique du territoire (RSBT) sont désormais parfaitement déployés et bien organisés avec 54 structures en place dans les différentes filières de la région et 230 observateurs. Ce maillage important d’observations permet d’établir les analyses de risque indispensables à l’édition des bulletins de la santé des végétaux (BSV). Ceux-ci sont largement lus par les professionnels et repris par les organismes de conseil dans leurs propres bulletins techniques. En 2013, 40 BSV ont été publiés en grandes cultures, 20 en viticulture, 16 en ZNA et 6 sur la surveillance des campagnols. A ces publications, il faut ajouter la diffusion des notes nationales et du résultat du suivi des résistances. Et un nouveau réseau devrait être mis en place cette année pour le maraîchage et les cultures industrielles ce qui permettra encore d’enrichir la couverture des filières de la région en matière de BSV. Quant aux indicateurs, la région n’en publie pas pour l’heure du fait de la difficulté à régionaliser les données des ventes de produits phytosanitaires. Un problème temporaire. « Avec l’obligation pour le distributeur de déclarer le code postal de l’acheteur, dans le cadre de la déclaration annuelle des ventes, nous devrions pouvoir enfin communiquer des données régionales en 2015 », espère Yann Hologne.