Référence agro

Ecophyto : entretien avec Jean-Pierre Princen et Jean-Charles Bocquet, respectivement président et directeur général de l’UIPP

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((/public/./.Princen_et_BocquetWEb_s.jpg| |L))''Pour les industries de la protection des plantes, Ecophyto 2018 ne se résume pas à l’objectif de réduction de 50 % des pesticides d’ici à 2018, mais correspond bien à un ensemble d’actions visant à améliorer les pratiques liées à l’emploi des produits. Des actions en partie initiées par l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), nous expliquent son président Jean-Pierre Princen et son directeur général Jean-Charles Bocquet.'' Référence environnement : Les attentes de la société en matière de pesticides, relayées par le Grenelle de l’environnement, ont fortement évolué. Comment vous adaptez-vous ? Jean-Pierre Princen : L’industrie de la protection des plantes n’a pas attendu le Grenelle pour chercher à réduire l’impact de ses produits sur l’environnement et l’applicateur. Bon nombre d’actions mises en place dans ces lois ont été initiées par l’UIPP. Nous avons en effet été, en 1993, à l’initiative de l’association Farre, Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement. Nous avons créé en 1995 notre École des bonnes pratiques phytopharmaceutiques (EBPP). Nous avons mis en place en 1999 le projet sur le bassin versant de la Fontaine du Theil, afin de mesurer les impacts de modifications des pratiques culturales et d’aménagements du territoire sur la qualité des eaux, et en 2001, nous avons créé Adivalor, pour gérer les déchets phytos… Notre erreur a sûrement été de ne pas assez communiquer sur ces actions. Photo : de gauche à droite, Jean-Pierre Princen, président de l’UIPP et Jean-Charles Bocquet, directeur général. R.E. : Le Grenelle permet-il de renforcer ces actions ? Jean-Pierre Princen : Oui, et il renforce la prise de conscience par nos sociétés d’intégrer, autour de l’utilisation des produits, l’ensemble des moyens de lutte disponibles. La complémentarité des méthodes est aujourd’hui perçue comme l’évidence. Enfin, le Grenelle a révélé la nécessité et l’envie d’un travail collectif : tous les acteurs agricoles doivent se mobiliser afin de prévenir, ensemble, les risques liés à l’utilisation de nos produits. Ces derniers ont fortement évolué, avec notamment des spectres plus ciblés, mais leur performance fait qu’ils ne seront jamais anodins. R.E. : Ecophyto 2018 se décline actuellement en région, avec l’installation des Cros, les comités régionaux d’orientation et de suivi du plan national. L’UIPP est-elle présente en région ? Jean-Charles Bocquet : L’UIPP souhaite en effet participer à la mise en œuvre d’Ecophyto 2018 sur le terrain, toujours dans cet esprit de travail collectif. Raison pour laquelle dans chaque Cros, un représentant d’une société adhérente à l’UIPP intervient au nom de notre union. Nous aimerions par ailleurs être davantage impliqués dans les comités régionaux d’épidémiosurveillance : non pas pour intervenir dans l’analyse de risques ni dans l’élaboration des bulletins de santé des végétaux, mais pour faire bénéficier les comités de nos observations. Nous avons en effet environ quatre cents personnes sur le terrain qui suivent chaque jour les essais réalisés dans le cadre de la mise au point de nos produits. Propos recueillis par Gaëlle Gaudin