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Ecophyto Lorraine : les réseaux Dephy Expé à l’honneur

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La région Lorraine veut capitaliser sur les résultats de son réseau Dephy Expé dans le cadre du plan Ecophyto. Ce réseau, exclusivement centré sur des problématiques régionales, se répartit en quatre sites. Ils expérimentent l’intérêt de rotations longues, sur cinq ans, notamment dans le cadre de la lutte contre les mauvaises herbes. Trois journées sont programmées cette année : le 4 juin sur le site de l’Alpa (Association Lorraine pour la promotion en agriculture) à Haroué dans le cadre d’Innov’Action, les 5 et 16 juin sur celui d’Arvalis-Institut du végétal à Saint Hilaire-en-Woëvre. « Nous avons d’agréables surprises, même si nous devons attendre les cinq ans d’expérimentation pour nous prononcer », indique Arnaud Joulin, responsable du plan Ecophyto à la Draaf Lorraine. Des résultats encourageants avec l’allongement des rotations En 2014, la région avait axé sa communication sur les réseaux de fermes Dephy avec l’organisation d’une journée de restitution des premiers résultats en janvier, illustrée par des témoignages d’agriculteurs et d’ingénieurs régionaux. « Sur un échantillon de trente fermes, nous avons eu une baisse moyenne de 30 % de l’utilisation des produits phytosanitaires, indique Arnaud Joulin. Des résultats satisfaisants au regard du contexte climatique. Les agriculteurs sont très motivés. » Près de 140 bulletins de santé du végétal (BSV) sont édités par an dans les six filières (grandes cultures, vigne, arboriculture fruitière, maraichage, horticulture-pépinière et zones non agricoles). « En complément de ces bulletins, nous allons faire le point et communiquer avec les conseillers sur les seuils d’intervention susceptibles d’être utilisés », poursuit le responsable Ecophyto. Le contrôle de la population de campagnols est un autre point important sur la région : «  Face à leur émergence, nous conduisons un travail avec la Fredon pour promouvoir les méthodes non-chimiques de maîtrise de leurs populations. » Un objectif chiffré satisfaisant Arnaud Joulin est satisfait du maintien d’un objectif chiffré dans les nouvelles orientations du plan Ecophyto. « C’est plus simple de sensibiliser les acteurs quand on a un cadre précis », argumente-t-il. La région attend de la V2 qu’elle laisse plus de marges de manœuvre en région. « Pour l’heure, les discussions se font systématiquement avec les acteurs centraux parisiens. Une souplesse qui nous permettrait également de mieux articuler nos actions avec les autres dispositifs régionaux, reconnaît Arnaud Joulin. Il nous faudrait par ailleurs des outils qui permettent d’avoir une approche plus globale, prenant en compte par exemple les enjeux climat ou biodiversité. Et ce, afin d’éviter de préconiser des actions qui auraient un impact négatif sur un autre élément environnemental. » Enfin, les acteurs lorrains demandent un travail renforcé de la recherche pour avoir des références sur les dispositifs préconisés pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. En août 2014, 10321 certiphytos ont été obtenus, dont 6554 par les agriculteurs, soit plus de 80 % du total estimé.