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Ecophyto : Six projets sur la valorisation de la biodiversité pour réduire les pesticides

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Le programme « Évaluation et réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides » a rendu le verdict de son cinquième appel a projets de recherche, le 12 mars à Paris. Ayant pour thématique la valorisation de la biodiversité pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, cet appel était lancé par l’Onema, l’Office national des eaux et des milieux aquatiques, et la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) dans le cadre de l’axe 3 du plan Ecophyto, L’appel a eu une forte résonance : pas moins de 55 lettres d’intention sont parvenues au comité de 14 experts en charge du programme. « 51 projets impliquaient plusieurs partenaires, dont le secteur privé dans 24 cas, explique Robin Goffaux, de FRB. Le choix a été très difficile, nous avons eu du mal à restreindre les candidatures à 26 pour le montage de dossiers et il a encore été plus ardu de distinguer les lauréats parmi ceux-ci. » Six projets se partageront donc les 800 000 € de dotation. La biodiversité considérée comme ressource Neuf projets ont été placés sur une liste complémentaire : « La qualité était là, mais pour ne pas saupoudrer la dotation, nous n’avons pu tous les pourvoir. Nous essayons de susciter un intérêt pour ces candidatures malheureuses pour trouver d’autres financements. » Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture à l’Inra, s’est réjouit : «  Longtemps, la biodiversité a été trop peu considérée. Puis on l’a vu comme un élément à protéger, puis comme un indicateur, et enfin, elle est vue comme une ressource pour l’agriculture. » Les lauréats Agrum’Aide (Cirad), projet réunionnais, vise à mieux cerner l’utilité de l’enherbement en vergers, et à élaborer un outil d’aide à la décision pour la conception et l’évaluation de vergers d’agrumes durables. Pour Cors’Aphy (Association Régionale d’Expérimentation sur les Fruits et Légumes en Corse), le but est d’évaluer la régulation assurée par les espèces du genre Aphytis et d’autres auxiliaires indigènes sur les communautés de cochenilles diaspines dans les vergers d’agrumes. RéPARe (CTIFL), pour Régulation Par les Araignées des Ravageurs en vergers, mise sur les araignées pour lutter contre les carpocapses et pucerons cendrés sur pommiers, et cherche à caractériser les aménagements favorables à ce type d’auxiliaire. Sebiopag-Phyto (Inra) se propose de monter une analyse comparative des niveaux de régulation biologique et d’usage de produits phytosanitaires le long d’un gradient de pratiques et de paysages. Solution (Inra) cherche à déterminer dans quelle mesure peuvent être stimulées les régulations naturelles, via la diversification des systèmes de culture à l’échelle du paysage. Enfin, SuzuCI (Université de Lyon) tend à développer une méthode de lutte biologique contre le ravageur de cultures fruitières Drosophila suzukii. L’idée : utiliser des bactéries symbiotiques manipulatrices de la reproduction susceptible de rendre les mâles stériles.