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EGA : les Pays de la Loire veulent produire pour tous les marchés

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Les États généraux de l’alimentation (EGA) se déroulent aussi en région. Loin de la posture de l'Association des régions de France, qui a claqué la porte des débats nationaux, dont les EGA, les Pays de la Loire ont organisé une après-midi de brainstorming le 29 septembre sur le thème « Produire pour tous les marchés ».

« Nous ne boycottons pas les États généraux », a indiqué Claude Cochonneau, président de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). L’ambition de la journée est affichée par Nicole Klein, préfète de Région : « Faire émerger des idées nouvelles en partant d’un constat partagé par tous. »

« Produit en Bretagne » plébiscité en Chine

Les Pays de la Loire disposent d’une grande diversité agricole et de nombreux produits de qualité. « Pour l’exportation, la traçabilité, l’origine et la qualité sont des atouts majeurs sur lesquels nous nous appuyons, explique Françoise Yvon, responsable de la zone Asie pour la coopérative laitière Eurial. Des labels dans ce sens pourraient cependant nous aider à mieux vendre. Le logo « produit en Bretagne » a une très bonne réputation en Chine. » Pour la structure, les marchés internationaux acceptent de payer plus cher si on garantit l’origine et la qualité.

« Mais un bon développement à l’international passe un bon enracinement local », poursuit Claude Cochonneau. Pourtant, des efforts restent à faire en matière de circuits courts. « Si les consommateurs les réclament, ce segment ne représente que 7 % des ventes », explique Michel Brossier, responsable alimentation de proximité à la Chambre régionale d’agriculture. Le Conseil régional a lancé une politique et une campagne nommée « Manger régional, c’est capital », qui a aboutit au lancement d’un observatoire alimentaire.

« Nous travaillons avec la Chambre d’agriculture pour former les chefs cuisiniers, car nous pensons que la restauration collective est un levier majeur, explique Patricia Maussion, vice-présidente de la commission agriculture du Conseil régional. Nous avons intégré un menu Loire Océan dans les cantines des lycéens. » Lesquels sont bien réceptifs à la démarche à partir du moment où on leur explique. « Je prends plaisir à travailler les produits locaux, explique Thierry Lalonnier, chef de cuisine au lycée agricole de Laval. Mais leur utilisation demande de la main d’œuvre pour préparer les salades et les carottes. »

« La restauration collective est peu rémunératrice »

Le bât blesse également sur la logistique. « Nous pourrions nous servir des plateformes des distributeurs locaux, ajoute Thierry Lalonnier. Cela pourrait être une proposition des EGA. » Dominique Visonneau, président de la coopérative maraîchère Océane, tempère de son côté l’importance de la restauration collective. « Elle est peu rémunératrice pour nos agriculteurs, car elle demande des volumes importants à bas prix. » La structure a choisit de s’adresser directement au consommateur final. « Nous proposons des produits qui ont du goût et nous segmentons finement le marché en fonction des demandes, poursuit-il. Une démarche gagnante. »

La synthèse de cette journée sera transmise au ministère de l’Agriculture.