Elevage : premiers résultats du programme Life carbon dairy
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Life carbon dairy, porté par l’Institut de l’élevage, a pour objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre du secteur laitier d’ici à 2025. Ce qui représente 145 000 tonnes de carbone. Lancé en 2013, le projet se déroule dans six régions françaises : Bretagne, Basse-Normandie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire et Rhône-Alpes. Elles fournissent 65 % de la production de lait française. 3900 exploitations sont concernées par l’initiative, dont la moitié en Bretagne. Optimiser pour réduire l’empreinte carbone Les premiers résultats ont été dévoilés le 16 septembre au Space à Rennes. Un des enseignements : les stratégies bas carbone sont liées à une optimisation des systèmes d’exploitations. Les données de 1700 fermes bretonnes ont été analysées. Le profil moyen : SAU de 83 ha, 60 vaches laitières (VL) et une production de 7065 litres de lait par vache et par an. L’empreinte carbone s’élève en Bretagne à 0,99 kg CO2 par litre de lait résultant de 1,06 kg CO2 par litre de lait d’émissions brutes et de 0,07 kg CO2 par litre de lait de stockage de carbone. 20 % sont en systèmes herbagers. « Les exploitations émettent la même quantité de CO2, quels que soient les systèmes, note Anne Prigent, chef produit environnement de Bretagne contrôle laitier (BCEL Ouest). La différence vient du stockage du carbone. » 800 litres de lait en plus L’objectif est de réduire les émissions à 0,82 kg CO2 / l lait. « 10 % des élevages y arrivent déjà, poursuit Anne Prigent. Ils sont globalement plus efficaces. » En effet, avec moins de vaches, à 50 VL en moyenne, et moins de surfaces (66 ha), ces fermes bas carbone produisent 800 litres de lait en plus. « Le taux de renouvellement des bêtes est plus fort et celui d’animaux improductifs plus faible que dans les autres exploitations, explique Anne Prigent. La fertilisation et la consommation de carburants sont également mieux maîtrisées. » Le stockage du carbone fait varier les chiffres Les chiffres nationaux, hors Bretagne, de Life carbon dairy concernent 400 fermes, dont 40 % en systèmes herbagers. Le stockage du carbone dans le sol est donc plus élevé. Ainsi, l’empreinte moyenne de 0,96 kg CO2 / l lait se décompose en 1,13 kg CO2 / l lait d’émissions brutes et 0,17 kg CO2 / l lait pour le stockage du carbone. « La variabilité entre les systèmes est plus importante qu’en Bretagne », explique Catherine Brocas, chef de projet au service environnement de l’Institut de l’élevage. Cette compensation varie de 0,46 kg CO2 / l lait pour les systèmes herbager à 0,09 kg CO2 / l lait avec des exploitations n’utilisant que du maïs.