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En Bretagne, l’environnement progresse dans les pratiques agricoles

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En Bretagne, les pratiques des agriculteurs continuent d’évoluer. Si le critère économique reste dominant, l’environnement devient une réelle motivation. Pour mener le changement, les agriculteurs assurent s’appuyer en premier lieu sur les coopératives. C’est ce que révèle une étude menée par la Draaf et publiée le 1er février 2021.

En Bretagne, l’environnement progresse dans les pratiques agricoles
En Bretagne, l’environnement progresse dans les pratiques agricoles

Caractériser les pratiques des agriculteurs dans les domaines de la fertilisation et de l’utilisation des produits phytosanitaire dans les bassins versants de Bretagne : c’est l’objet de l’enquête menée par la Draaf, et financée par l’État, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la région Bretagne et les conseils départementaux des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Diffusée le 1er février 2021, elle concerne les pratiques mises en œuvre en 2018, qui sont également comparées avec les résultats de la précédente enquête menée en 2011. En introduction, la Draaf rappelle que ces travaux sont menés en parallèle des efforts régionaux pour protéger et reconquérir la qualité des eaux.

La connaissance des enjeux environnementaux progresse

Principale conclusion : « les exploitants continuent de faire évoluer leurs pratiques culturales et de s’informer ». Trois quarts d’entre eux (+ 12 %) connaissent les enjeux environnementaux de leur bassin, avec en premier lieu les nitrates (88 %), puis les pesticides (63 %) et les milieux aquatiques et zones humides (41 %). La progression de la connaissance des enjeux environnementaux a particulièrement été forte dans les bassins où les structures animatrices sont bien identifiées. Les résultats sont moins concluants pour la consommation en eau, nouvelle question ajoutée pour cette enquête : les agriculteurs sont seulement 4 sur 10 à connaître la leur. Plus précisément, 9 agriculteurs sur dix affirment avoir fait évoluer au moins une de leurs pratiques phytosanitaires au cours des cinq dernières années. 60 % ont ainsi utilisé des variétés résistantes, contre 40 % en 2011.

Les économies restent le facteur premier

Si des critères environnementaux sont citées en première ou deuxième raison pour un tiers d’entre eux, la motivation économique reste décisive pour 71 % des interrogés. Il en va de même pour les 30 % ayant modifié la rotation des cultures, substitué des molécules (principalement en raison de la réglementation), arrêté le traitement systématique, utilisé du matériel de précision (géolocalisation) : « Si la motivation principale reste, comme en 2011, les économies d’intrants, 30 % des exploitants citent la motivation environnementale, toutes évolutions confondues », indique le document. Pour l’installation de dispositifs tels que des bandes enherbées ou des haies, 69 % le font pour respecter la réglementation, mais 44 % affichent, ici encore, une motivation environnementale. La logique est similaire pour les engrais. 28  % des exploitants indiquent avoir remplacé l’azote minéral par de l’azote organique, 18 % ont augmenté la fertilisation organique sur le blé et les prairies et 19 % ont accru leur surface amendée en matière organique. La raison principale évoquée est ici aussi la réalisation d’économie. Plus globalement, la fertilisation minérale reste stable entre 2011 et 2018, 4 exploitants sur 10 affirment avoir acheter moins d’engrais.

Une meilleure protection des agriculteurs

Les mesures de protection lors de l’utilisation d’intrant progressent également. S’ils sont encore 85 % à avoir recours aux produits phytosanitaires, les agriculteurs se protègent mieux. Ainsi, 90 % des pulvérisateurs sont équipés de buses antidérives (contre 72 % en 2011), 60 % des exploitants portent un masque systématiquement lors de la préparation (contre 39 % en 2011), et 37 % lors du traitement (contre 25 % en 2011).

Les coopératives davantage sollicitée que les chambres d’agriculture

Pour mettre en place ces évolutions de pratiques, les agriculteurs assurent s’appuyer en premier lieu sur les coopératives (39 %). Les chambres d’agriculture sont également sollicitées mais dans une moindre mesure (13 %). Les agriculteurs citent également comme actions utiles les informations diffusées par les médias, les échanges entre agriculteurs, les conseils individualisés ou leur conviction personnelle.