Engrais à libération contrôlée et agriculture écologiquement intensive

Haïfa inaugurait le 23 octobre une nouvelle usine de production d’engrais enrobés à libération contrôlée à Lunel-Viel, dans l’Hérault. A cette occasion, la multinationale israélienne avait choisi de donner la parole à l’agro-économiste Michel Griffon, ancien directeur scientifique du Cirad et aujourd’hui président de l’Association internationale pour une agriculture écologiquement intensive (AEI), pour une conférence sur ce modèle d’agriculture. « La technologie d’enrobage développée par Haïfa (dite CRF pour Controlled Release Fertilizer), adaptée à quasiment tous les types d’engrais, s’inscrit dans ce modèle qui vise à produire plus et mieux avec moins », justifie André Lefebvre, directeur général d’Haïfa France. Le procédé d’enrobage utilisé permet en effet une libération des éléments fertilisants en fonction de la température, paramètre lui-même corrélé aux besoins de la plante. « Les engrais à libération contrôlée permettent de passer d’un système ancien de fertilisation par  »forçage« , avec des fuites par le haut et par le bas, à un système où l’offre est synchronisée à la demande, avec donc moins de pertes », commente l’agro-économiste, après avoir rappelé les grands principes de l’agriculture écologiquement intensive, d’une manière générale et dans le domaine de la fertilisation en particulier. « Voilà un exemple d’innovation bio-inspirée dans le domaine de la fertilité », conclut-il. Cette spécificité des engrais à libération contrôlée leur ouvre les portes d’un droit d’usage plus souple dans les zones vulnérables que les engrais traditionnels, tel que défini par les experts des GREN (Groupes régionaux d’expertise nitrates) et signifié dans les arrêtés préfectoraux, comme a tenu à le rappeler André Lefebvre  : « Cette reconnaissance officielle est pour nous une grande satisfaction et nous motive à poursuivre dans cette voie. »