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Fertilisation azotée : concilier performance et durabilité

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L’Unifa et Farre organisaient, le 22 octobre, le colloque «  Fertilisation azotée, comment concilier performance et durabilité ? ». L’occasion d’un tour de table sur le chemin parcouru et les pistes de travail pour l’avenir. « Sans engrais azotés, la production de céréales serait amputée de 50 %, insiste en préambule Hervé Lejeune, membre du CGAAER, le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation, des espaces ruraux. Sans parler de leurs apports sur la qualité. Pour nourrir la planète, nous avons besoin d’engrais azotés de qualité. » Un observatoire de la fertilisation Thierry Loyer, président de l’Unifa, estime pour sa part que « des efforts importants ont été fait pour limiter les émissions nuisibles pendant leur conception, le plus grand gisement de progrès est désormais leur utilisation sur le terrain. » En cela, les bienfaits des OAD, outils d’aide à la décision, de pilotage de la fertilisation (Farmstar, N-sensor), un matériel toujours plus précis (qualité des buses, largeurs des épandeurs, création du label « écoépandage ») et les conseils de techniciens sont les piliers d’une évolution déjà entamée, selon l’ensemble des experts invités. « Un important travail de recensement est en cours, explique enfin Thierry Loyer, avec la création d’un observatoire de la fertilisation pour en savoir plus sur les pratiques actuelles. » Quels sont les pistes à suivre ? « Près de 40 % des fertilisants vendus en Afrique n’apportent pas la valeur nutritive annoncée », affirme Hervé Lejeune. Une première piste serait donc de travailler sur la qualité des engrais. Autre idée, portée par Germinal Peiro, député de Dordogne : repenser les modèles de productions français. « Les régions se sont spécialisées : élevage ou culture. Le système polyculture élevage a malheureusement explosé, je ne dis pas ça par nostalgie, mais parce qu’il apportait de vraies solution pour rationner la fertilisation. » Favoriser les projets de méthanisation agricole a également été évoqué, à la lumière de l’inévitable mais révélatrice comparaison franco-allemande. Enfin, l’Unifa estime nécessaire de bâtir un pont entre l’azote organique et l’azote minéral, qui présentent différents atouts, plutôt que de les opposer au détriment de ce dernier. « Les apports azotés ont diminué de 24 % » Invité à conclure le colloque, Philippe Balny, membre du CGAAER et auteur du rapport « Meilleure utilisation de l’azote », estime important de mettre en avant les efforts de la profession : « depuis les années 90, les apports azotés ont diminué de 24 %, pour une augmentation de 30 % des rendements, il s’agit déjà de double performance ! » Il note également les progrès en termes de lutte contre les préjugés, rebondissant ainsi sur les propos de Gilles Demarque, docteur nutritionniste, qui rappelle qu’une « eau chargée de nitrates n’est pas toxique. » Derniers constats : « la baisse des pollutions liées aux engrais azotés semble enclenchée, et les nombreuses parties prenantes consultées pour le rapport rivalisent d’idées pour progresser encore. »