Fop : soutenir la protéine française et défendre une Pac plus européenne
Le | Projets-territoriaux
Lors de ses vœux au monde agricole 27 janvier en Auvergne, le président de la République a insisté sur la nécessité de créer d’ici à cinq ans, une « vraie filière protéines » en France. Ce message rejoint celui de la Fédération françaises des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop), la veille, lors de son assemblée générale.
Une charte soja et un site de vente de tourteaux
C’est dans ce sens qu’une charte du soja français devrait être dévoilée « dans quelques jours », confirme Sébastien Windsor, président de l’institut Terres Inovia, dans son discours de clôture. L’objectif : fédérer les acteurs de cette filière afin de promouvoir le soja français, ses spécificités, et à terme, réduire la dépendance au soja d’Amérique. En amont, Terres Inovia prépare pour l’été 2018 la sortie d’un guide contenant un conseil variétal régionalisé pour le soja, à l’instar de celui qu’elle a publié sur le tournesol fin 2017. L’ouvrage contiendra des listes de variétés préconisées pour chacun des huit bassins de production identifiés.
En alimentation animale, la filière a lancé la plateforme internet baptisée Feedmarket.fr afin de faciliter l’achat de tourteaux français pour les éleveurs.
Pour transformer l’essai, la « filière protéines » française attend aussi beaucoup des orientations qui seront fixées lors de la prochaine Politique agricole commune. « La question du revenu des agriculteurs, les assurances, la gestion des risques doivent rester à un niveau européen. En revanche, les enjeux agro-environnementaux peuvent redescendre à une échelle régionale », considère Jean-Baptiste Moreau, député LREM et agriculteur dans la Creuse.
L’environnement : des priorités variables dans les États membres
Luc Vernet, du think tank Farm Europe estime quant à lui que l’environnement ne peut pas être complètement traité à l’échelle régionale : « La clé d’entrée de la Pac de demain est l’environnement, mais cela comporte des risques, car la sensibilité des États membres pour l’environnement varie grandement. L’un des enjeux de cette future Pac : faire que ce qui est du ressort commun, le premier pilier, réponde à des enjeux communs, dont une partie environnementale, sans quoi, nous nous exposons à une distorsion de concurrence. »