Friedhelm Schmider, directeur de l’ECPA : L’agriculture européenne déstabilisée

__« L’Europe est une zone ou la sécurité alimentaire est l’une des plus sévères au monde. »__ En rebondissant sur les discussions en cours, relatives à l’évolution de la réglementation européenne dans le cadre du paquet pesticides ou encore en prenant en compte la désinformation menée par certaines ONG, Friedhelm Schmider, directeur de l’ECPA (European crop protection association) pose au final la question de ce que l’Europe veut finalement faire de son agriculture ? « La vague de fond d’alerte actuellement menée contre les pesticides, amène la confusion et la perte de confiance en l’agriculture européenne », observe-t-il. A.D. Quant à la révision de la directive 91/414, « son impact majeur est la perte de solutions de traitement pour certaines cultures. » Tout en réduisant la marge de manœuvre pour les autres : « Si on diminue de façon importante le nombre de solutions de traitement, les agriculteurs seront obligés d’augmenter les passages pour maintenir la production, avec de possibles phénomènes de résistances. Le risque de dépassement des seuils réglementaires en résidus dans les denrées alimentaires sera alors augmenté ! » Ce qui est contradictoire avec l’engagement dans les bonnes pratiques agricoles auquel adhère un nombre croissant d’agriculteurs. D’autant que ce dépassement serait en baisse selon le rapport de la DG Sanco (direction régionale de la santé et des consommateurs) tout juste publié : il se situerait à 2,2 % dans la dernière campagne d’analyses effectuée dans les produits d’origine végétale en 2006. Les enquêtes ont montré que dans les seuls produits importés en Europe le taux de dépassement est de l’ordre de 6 %. %% % L’autre risque serait à moyen terme une délocalisation de l’agriculture vers des zones ou elle est moins réglementée et où la sécurité alimentaire est beaucoup moins sous surveillée.