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Gaspillage alimentaire : les dons agricoles ont permis de préparer 11,6 millions de repas

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5800 tonnes de denrées agricoles collectées, soit environ 11,6 millions de repas. C’est le bilan 2015 de l’association Solaal, créée en mai 2013 pour faciliter le don de productions par les agriculteurs. À l’origine de l’initiative, portée par l’ancien président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer, une consultation opérée auprès de 130 acteurs de l’aide alimentaire. Et un constat : le don de denrées alimentaires est largement freiné par divers obstacles, que l’association s’emploie à lever. Entre les invendus pour cause de saturation du marché ou de refus par l’aval de la filière, mais aussi les agriculteurs désirant jouer la carte de la solidarité, les gisements des productions agricoles existent. Mais toutes n’ont pas toujours été mises à profit, pour différentes raisons. Pêle-mêle : méconnaissance des dispositifs existants, nécessité d’y consacrer du temps, difficultés et lenteurs de la logistique, qui limitent notamment le don de produits frais… Solaal s’attaque donc à chaque point bloquant. A commencer par faire connaitre les modalités du don. Un guide sur le sujet est édité, et une première journée nationale du don agricole est créée en 2015. Des brochures sont distribuées lors des réunions locales organisées par les syndicats ou les chambres d’agriculture, et des actions de proximité sont organisées. Relever le défi logistique Pour fluidifier les flux de denrées et jouer le rôle d’interface entre donateurs et associations d’aide alimentaire, un comité de liaison est mis en place, dont Solaal assure la gestion. « Les gains de temps sont conséquents, témoigne Emmanuel Dalle, arboriculteur du Nord-Pas-de-Calais qui a donné 16 tonnes de pommes et poires en 2015. Je donne depuis plus de vingt ans, et il est arrivé par le passé que la prise en charge soit trop lente, et les fruits perdus. » La part des produits frais a ainsi progressé jusqu’à 98 % des denrées gérées par Solaal. Enfin, l’association travaille auprès des pouvoirs publics. Même si, selon Solaal, « le don est le plus souvent un acte désintéressé », l’association agit notamment auprès de Bercy pour faciliter la défiscalisation du don, qui s’élève à 60 % du coût de production et/ou de prestation quand le don comprend un service.