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« Grand Frais choisit la HVE plutôt que le bio », Manon Belin, Prosol

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L’enseigne Grand Frais, qu’alimente Prosol sur la partie fruits et légumes, crèmerie et poisson, a choisi de développer la Haute valeur environnementale. Accompagnement des agriculteurs, perspective de marché, communication vers le grand public : le point avec Manon Belin, coordinatrice des projets agricoles chez Prosol.

« Grand Frais choisit la HVE plutôt que le bio », Manon Belin, Prosol
« Grand Frais choisit la HVE plutôt que le bio », Manon Belin, Prosol

Référence agro : Pourquoi avez-vous choisi, il y a un an, de développer les produits HVE ?

Manon Belin : Cela fait plusieurs années que nous réfléchissons à la manière de valoriser les bonnes pratiques des agriculteurs. Nous ne proposons pas de bio sur les fruits et légumes, notamment parce que nous avons beaucoup de vrac pour éviter de commercialiser des aliments sous emballage plastique. Cela poserait également des problèmes au niveau logistique pour éviter les contaminations croisées sur les produits bio. De plus, par rapport au bio, le référentiel HVE prend en compte d’autres aspects comme la préservation de la biodiversité ou la gestion de l’irrigation.

R.A. : Où en êtes-vous ?

M.B. : 80 de nos fournisseurs sur 600 sont certifiés HVE. Nous espérons que ce chiffre monte à 80 % sur les fruits et légumes d’ici à 2022 et toutes nos pommes devraient être certifiées HVE à la rentrée. En élevage, nous entamons le dossier. Quoiqu’il en soit, nous n’obligerons pas les agriculteurs à adopter le référentiel. Cela reste une démarche volontaire.

R.A. : Comment accompagnez-vous les agriculteurs ?

M.B. : Nous travaillons en direct avec 70 % des producteurs : nos acheteurs sont donc en contact avec eux. Nous leur expliquons nos motivations, pourquoi la HVE est une bouffée d’air par rapport au discours ambiant d’agribashing. Quatre personnes vont également sur le terrain pour aider les agriculteurs, leur expliquer ce qu’est la HVE, même si nous ne remplaçons pas leurs conseillers habituels. Nous pouvons également être amenés à intervenir dans des organisations de producteurs.

R.A. : Est-ce que vous payez davantage les producteurs dont l’exploitation est certifiée HVE ?

M.B. : Les produits HVE ne bénéficient pas de primes supplémentaires : nous voulons qu’ils restent accessibles pour les consommateurs. La HVE est en train de devenir une norme de production. Il n’y a pas de pertes de rendement pour nos producteurs et certaines pratiques écologiques n’ont pas toujours un coût. Elles peuvent même faire gagner de l’argent ! Aux agriculteurs de juger ensuite du coût et de l’utilité de ces pratiques. Nous sommes toutefois en train de réfléchir à une récompense pour nos producteurs engagés.

R.A. : Comment communiquez-vous auprès du consommateur ?

M.B. : Nous allons développer la communication dans nos magasins sur les ardoises où nous affichons les prix, sur des dépliants, notre site Internet ainsi que dans les réseaux sociaux.