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Homologation des digestats de méthanisation, dans moins d’un an

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«  L’homologation de digestats apparaît maintenant possible à horizon de 8 à 12 mois, compte tenu des démarches engagées par les porteurs de projet », estime Philippe Balmy, ingénieur des ponts, et François Roussel, ingénieur général de l’agriculture dans le rapport sur les «  demandes d’homologation des digestats issus de méthanisation agricole, notamment en Bretagne », publié le 10 avril. L’objectif de l’homologation est de permettre la commercialisation du digestat, aujourd’hui considéré comme un déchet, en tant que produit fertilisant, et donc de pouvoir exporter les produits vers des zones moins concernées par la pollution par les nitrates. Si la valorisation sera marginale dans un premier temps, les auteurs estiment qu’elle ouvre une « nouvelle filière de fertilisants organiques dotée de bonnes perspectives de développement ». Il faudra toutefois revaloriser le tarif de rachat de l’électricité, maintenir les aides à l’investissement, et raccourcir les délais d’instruction des projets. Une harmonisation franco-allemande nécessaire Toutefois, la filière française ne pourra rivaliser avec la filière allemande qui utilise des cultures énergétiques à grande échelle pour alimenter les méthaniseurs. « Une concertation et une harmonisation franco-allemandes sur ce dossier seraient très souhaitables », indiquent Philippe Balmy et François Roussel. Par ailleurs, le cadre réglementaire européen pourrait évoluer avec le projet de règlement visant à encadrer la sortie du statut de déchet des déchets biodégradables ayant subi un traitement biologique. Annoncé par la Commission pour 2013, il pourrait resserrer les normes sanitaires appliquées en France pour l’homologation et la normalisation de produits fertilisants. Des projets bretons sur les rails Où en est-on des projets d’homologation ? Les demandes sont surtout portées par les agriculteurs méthaniseurs bretons. Deux installations, situées dans les Côtes d’Armor, sont actuellement équipées pour transformer le digestat : Geotexia, d’une puissance de 1,6 MWe, et Gazea avec une puissance de 200 kWe. Une troisième, Guernequay dans le Morbihan (130 kWe), travaille sur l’épandage du digestat brut qui pourrait être présenté à l’homologation. Hors de la région, deux porteurs de projet, l’un en Haute-Marne, la SARL Eureka’alias (250 kWe), et l’autre en Alsace, Agrivalor (1,4 MWe) qui regroupe trois agriculteurs, ont également manifesté leur intérêt pour l’homologation de leurs digestats. Ces projets sont accompagnés par le programme Validpro, porté par Aile, l’association d’initiatives locales pour l’énergie Voir notre article : Digestat issu de la méthanisation : vers une norme