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HVE, le CGAAER se prononce pour une révision du cahier des charges

Le | Projets-territoriaux

Faisant le constat d’une trop faible appropriation au niveau régional du Projet agroécologique pour la France (PAEF), lancé en 2012, le CGAAER formule une série de recommandations, dans un rapport diffusé le 25 février. Parmi elles, la révision du cahier des charges de la HVE et une rénovation du conseil agricole.

HVE, le CGAAER se prononce pour une révision du cahier des charges
HVE, le CGAAER se prononce pour une révision du cahier des charges

Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été missionné par le ministre de l’Agriculture, en 2019, pour évaluer la déclinaison régionale du Projet agroécologique pour la France (PAEF). Lancé en 2012, ce dernier s’appuie sur dix plans préexistants tels que Ecophyto, Ambition bio, Ecoantibio, etc. Malgré l’avancée du sujet au sein de la profession agricole et chez les élus de régions, et alors qu’un déploiement régional du plan était prévu, aucun projet agroécologique en région n’est « formellement défini », note le CGAAER dans un rapport diffusé le 25 février 2021. Les explications sont multiples mais le rapport insiste notamment sur « le fait que la déclinaison des plans spécifiques les plus structurants (Ambition bio, Ecophyto et Enseigner à produire autrement) a emporté l’adhésion des acteurs et par là, s’avère satisfaisante ». Pour remédier à cela, le CGAAER préconise de définir de manière plus opérationnelle l’agroécologie.

Faire évoluer la HVE…

Une des sept recommandations formulées concerne plus spécifiquement la Haute valeur environnementale (HVE). Pour « favoriser la valorisation des produits agroécologiques », le rapport suggère de s’assurer que « les critères de certification soient bien adaptés aux objectifs de l’agroécologie ». Selon les auteurs du rapport, une « révision du cahier des charges de la certification et notamment de la HVE s’impose ». Autre piste de valorisation des produits issus de l’agroécologie évoquée : le développement de démarches territoriales, avec en premier lieu les projets alimentaires territoriaux (PAT). Le rapport cite ainsi l’exemple de Dijon Métropole qui souhaiterait mettre en place un label « Dijon agroécologie » d’ici à 2030, afin d’assurer la durabilité de son système alimentaire.

…et le conseil aux agriculteurs

Pour accélérer la montée en puissance de l’agroécologie, le CGAAER insiste par ailleurs sur l’importance de « rénover le métier de conseiller agricole », préconisant d’aller davantage vers un « accompagnement collectif et d’animation de projet ainsi que vers une approche systémique de l’exploitation ». Selon le rapport, le conseil est encore trop focalisé sur l’optimisation d’une pratique donnée, et devrait plutôt s’orienter vers un conseil de substitution ou de reconception des systèmes. Le contexte de la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires pourrait entraîner « une perte d’influence du conseil agricole classique », note enfin le document.