Île-de-France : la biodiversité se dégrade surtout dans les zones agricoles
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Les milieux agricoles de la région Île-de-France ont perdu 30 % de leurs oiseaux en 13 ans, 20 % de leurs plantes et 18 % de leurs papillons. Le constat est signé Natureparif dans son bilan de l’état de santé de la biodiversité en Île-de-France, paru le 10 mai. Ces zones, qui représentent la moitié de la surface régionale, se banalisent avec un remplacement des espèces spécialistes des milieux agricoles par des espèces généralistes, présentes aussi en ville et en milieu forestier. « Le défi est de diversifier à nouveaux les milieux agricoles par des aménagements écologiques offrant une diversité de ressources et de refuges, à l’échelle des parcelles et des exploitations », indique Natureparif.
Impact des haies et des pesticides
Les papillons connaissent un déclin trois fois moins important dans les parcelles entourées de haies : la richesse en nombre d’espèces baisse de 45 % dans les grandes cultures dépourvues de bordures végétales, contre 15 % dans celles avec bordures.
Pour Natureparif, l’usage de pesticides diminue également de plus de 10 % en moyenne la richesse en oiseaux par rapport à des parcelles sans traitement. Autre point : le passage aux cultures d’hiver limiterait l’accès aux graines pour les oiseaux granivores, expliquant le déclin de certaines espèces comme le Bruant proyer qui a vu ses effectifs diminuer de 43 % depuis 2004. L’étalement urbain est enfin un facteur mis en avant.
En comparaison, dans les milieux urbains, l’abondance en papillons et en oiseaux a chuté de plus de 20 % sur les dix dernières années dans les parcs et jardins. En revanche, les plantes observées dans les interstices urbains (trottoirs, pieds d’arbre, murs, toits…) ont augmenté de plus de 90 % en sept ans. Dans les milieux forestiers, la biodiversité est en relative bonne santé, indique la structure.
Les analyses ont porté sur les oiseaux, les papillons et les plantes, sur des données récoltées par près de 200 observateurs volontaires de 2002 à 2014 dans le cadre du programme Vigie-Nature porté par le Muséum national d’Histoire naturelle.