« Inscrire l’importance de l’agriculture dans notre action », Guillaume Riou, président de l’ARB Nouvelle-Aquitaine
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Le premier conseil d’administration de l’Agence régionale de la biodiversité de Nouvelle Aquitaine s’est tenu le 13 juillet 2023. Guillaume Riou, vice-président du conseil régional en charge de la transition écologique, agriculteur et ancien président de la Fnab, a été élu président. Il explique à Référence agro les grandes orientations de l’ARB pour l’agriculture.
Référence agro : L’agence régionale de la biodiversité (ARB) de Nouvelle-Aquitaine devient un établissement public : que signifie cette évolution ?
Guillaume Riou : L’ARB existait déjà, mais sous une forme associative. En devenant un établissement public de coopération environnemental, sa gouvernance est simplifiée, associant aussi bien l’État, à travers l’Office français de la biodiversité, que les collectivités locales. Avec l’agence de la Réunion, également structurée de cette manière en 2023, nous sommes les dixième et onzième ARB a prendre cette forme (1). Cette évolution est accompagnée d’une augmentation de budget, qui devrait avoisiner les 1,2 million d’euros chaque année, soit 300 000 € de plus que précédemment. L’ARB est construite autour du couple État-Région, qui en sont donc les principaux financeurs.
R.A. : Quelle place occupera l’agriculture dans cette nouvelle ARB ?
G.R. : Selon l’étude Écobiose, publiée en 2020, 45 % des richesses produites en Nouvelle-Aquitaine dépendent de la biodiversité et d’écosystèmes sains : on parle des milieux aquatiques, des forêts, mais aussi des surfaces agricoles et leurs alentours. Ces dernières représentent 45 % de la région. Le conseil d’administration de l’ARB compte deux sièges dédiés au secteur agricole, sur 30. L’un est réservé à la Chambre d’agriculture, l’autre à Aquitabio. Les représentants de ce secteur s’étaient un peu éloignés de l’ARB ces dernières années. Nous souhaitons marquer l’importance de l’agriculture, au cœur d’enjeux essentiels pour la biodiversité.
R.A. : Comment cette importance se concrétisera-t-elle dans l’action de l’ARB ?
G.R. : Les trois missions principales de l’ARB sont le recueil de connaissances et de données, le conseil auprès des collectivités locales, et la sensibilisation du grand public. Je souhaite, à titre personnel, approfondir deux dossiers en plus. Le premier est économique : je voudrais calquer le système en place pour l’eau autour d’un système de redevance pour les activités « consommant » de la biodiversité. La difficulté étant de quantifier leurs impacts.
Le deuxième dossier concerne les paiements pour services environnementaux, PSE. L’ARB peut aider à orienter les politiques publiques en la matière, mais aussi les entreprises : soit séparément, soit sous la forme de partenariats public-privé. Pourquoi ne pas associer les assurances également ? Il y a tout un modèle à imaginer.
(1) En Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Pays de la Loire, à Mayotte et en Martinique, le processus partenarial État-Région est entamé, mais pas conclu ; tandis que pour la Guyane et la Corse, le processus est encore considéré comme « émergent » par l’OFB.