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La Chambre d’agriculture de Normandie veut développer la bioéconomie

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Les agriculteurs normands ont des atouts à faire valoir en matière de bioéconomie. La Chambre d’agriculture a organisé le 21 janvier un évènement pour mettre en relation les exploitants avec des entreprises et des start-up, afin de faire émerger des projets.

Crédit : Chambre d’agriculture de Normandie - © D.R.
Crédit : Chambre d’agriculture de Normandie - © D.R.

Le 21 janvier 2021, la Chambre d’agriculture de Normandie a proposé, en partenariat avec France Chimie Normandie, Valorial, Cosmetic Valley, Area Normandie, Carnot I2C et l’IAR Pôle, une conférence en ligne consacrée à la bioéconomie. L’occasion de « mettre en avant le dynamisme normand », comme l’a rappelé Sophie Rabeau, responsable d’équipe Nov&atech pour la Chambre d’agriculture. L’événement s’adressait aux professionnels du secteur agricole et aux entreprises actrices de la bioéconomie locale.  Objectif : créer un lien entre agriculteurs, industries, agro-industries, laboratoires et start’up.

En 2020, les trophées de la bioéconomie, pilotés par le ministère de l’Agriculture, avaient donné leur prix « coup de cœur » à un projet normand mené par l’association Lin et Chanvre Bio (LCBio). Leur but est de produire des jeans écologiques à partir du chanvre. L’industrie textile étant très polluante, l’enjeu environnemental est particulièrement fort pour cette filière.

Lors de cette édition, trois projets ont été présentés :

• V2C (Valorisation de co-produits végétaux en cosmétique), groupe Agrial et IP Brokers

V2C est un projet collaboratif entre des acteurs différents : la coopérative Agrial, IP Brokers (Production cosmétique), ainsi que les laboratoires Urcom (Laboratoire de recherche en chimie organique et macromoléculaire) et Cobra (Chimie organique, bioorganique, réactivité et analyse). Il donne la possibilité à la filière agricole de valoriser l’intégralité de ses productions, de promouvoir des produits et entreprises normandes en économie circulaire, par la création de produits cosmétiques naturels biosourcés.

• Filière colza, Groupe Avril

Le projet a pour objectif de produire des protéines de colza pour l’alimentation humaine afin de répondre à la demande croissante de protéines en alimentation humaine. Il vise à diversifier les origines animales, végétales et les nouvelles ressources.

• Gamme de soins cosmétiques naturels issus de graines de lin normand, Grène Cosmétique

La Normandie est la première région productrice de lin. Grène Cosmétique innove avec le lin pour la cosmétique en proposant une alternative naturelle et responsable à la dermocosmétique conventionnelle.

Un appel à projets dédié depuis 2015

Par ailleurs, depuis 2015, la Chambre soutient des projets sur les agroressources dans le cadre de l’appel à projets Innov’Mate et E-cosmectic 360, animé par CosmeticValley.  Quatre démarches ont été retenus en 2020 :

• « Nobles résidus », valorisation d’écoproduits en ingrédients cosmétiques Herbarom

Afin de s’inscrire dans une démarche éco-responsable, Herbarom a cherché des solutions alternatives pour développer des ingrédients végétaux cosmétiques. 45 millions de tonnes de déchets sont générés tous les ans par les industries agro-alimentaires. C’est notamment le cas des peaux de pommes à cidre non utilisées. C’est ainsi qu’est né Nobles Résidus et AppleSkin, le premier ingrédient cosmétique up’cyclé issu des pommes à cidre de Normandie.

• Une nouvelle valorisation de l’herbe pour maintenir les pâturages

Un agriculteur en Seine-Maritime a lancé une expérimentation avec UniLaSalle et la participation financière de l’Ademe, pour trouver de nouveaux débouchés pour l’herbe. Cette étude a révélé que l’herbe a de nombreuses propriétés et pourrait aussi bien être transformée en panneaux isolants qu’en matériaux d’emballages.

• De l’anas de lin à la brosse à cheveux par Natta

Natta développe des mélanges de résines biosourcées chargées avec des anas de lin pour créer une gamme de brosses à cheveux responsables.

• PaiPack 

Un matériau à base de chutes de production de pailles du Perche : en caractérisant et testant les résidus de paille, en mélange avec une résine issue du végétale, Fertile a obtenu des pailles écologiques, compostables et zéro déchet et made in Le Perche.