La Coopérative des maraîchers nantais mise sur le biocontrôle
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« La Coopérative agricole des maraichers nantais, CAMN, a un résultat exemplaire en matière de biocontrôle », reconnait Denis Longevialle, secrétaire général de l’association française des fabricants de produits de biocontrôle, IBMA. Il était invité le 5 février par la structure qui organisait une journée sur le biocontrôle en maraîchage, près de Nantes. Un axe fort pour la coopérative, qui a lancé une gamme en agriculture biologique dès 1993. « Grâce aux solutions naturelles que nous commercialisons, nous avons déjà atteint 95 % de notre objectif de certificats d’économie de produits phytosanitaires, CEPP », explique Claude Bizieux, directeur approvisionnement de la CAMN.
Partenariats avec la prescription
30 % des références en maraichage sont utilisables en agriculture biologique et 35 % concernent le biocontrôle. « Ces chiffres résultent d’un travail de fond quotidien que nous menons avec les prescripteurs, notamment le Comité départemental de développement maraîcher, CDDM », ajoute Claude Bizieux. En effet, sur la région, en maraîchage, la séparation de la vente et du conseil phytosanitaire est déjà actée, puisque les préconisations sont du ressort du CDDM.
Un travail également de partenariat avec les fournisseurs, que la coopérative a sélectionné pour leur sérieux. Les sociétés Certis, BELCHIM, Syngenta, De Sangosse, Bayer, Lallemand, BASF et Agrauxine sont venus présenter les solutions de biocontrôle phare à la gamme du distributeur et répondre aux questions des exploitants (voir le détail ci-après). Si l’efficacité n’est pas toujours aussi forte qu’un produit conventionnel, les avantages pour les producteurs de légumes sont nombreux comme l’absence de classement toxicologique, de résidus et surtout de délais avant récolte (DAR) autorisant une grande souplesse d’emploi.
Les solutions naturelles présentées ont toutes été testées par le service technique de la CAMN :
- Agrauxine présentait Tri-soil, un fongicide contre les maladies du sol autorisé sur carottes, laitues et les cultures associées. Il est composé de Trichoderma atroviride I-1237, une souche à croissance rapide même lorsque les températures sont froides.
- BASF a choisi de mettre en avant Roméo, un stimulateur de défense naturel, SDN, à base de levures saccharomyces, efficace contre les champignons comme le mildiou ou l’oïdium. Il est homologué sur melon, concombre, laitue, tomate, fraisier, et les cultures rattachées. L’action est rapide, en 24 heures. Les applications doivent être renouvelées à intervalles de sept jours, avec un soin apporté à la qualité de pulvérisation.
- Bayer mettait en avant trois produits : Contans WG, un traitement du sol à base du champignon Coniothyrium minitans ; Serenade max, un Bacillus subtilis contre le botrytis de la tomate et l’oïdium du concombre ; et Flocter, à base de Bacillus firmus, qui vise les nématodes sur tomate, aubergine, concombre et courgette.
- Belchim présentait Beloukha, qui permet de maîtriser les mauvaises herbes, en complément d’une solution mécanique.
- Certis a mis en avant Amylo-X, un fongicide à base de Bacillus amyloliquefaciens D747 contre notamment le botrytis de la vigne, des fraises, des tomates.
- De Sangosse présentait Flipper, un insecticide composé d’acides gras autorisé sur tomate, concombre et fraisier sous abris. Il lutte naturellement contre les pucerons, les aleurodes ou les acariens. La société communiquait aussi sur Naturalis, un insecticide composé du champignon Beauveria bassiana.
- Lallemand présentait Prestop, un fongicide à base de Gliocladium catenalutum. Cet hyperparasite inhibe la pénétration du pathogène dans la plante. Il est homologué contre les champignons du sol et les traitements généraux.
- Syngenta mettait en avant Blason, un stimulateur de défense naturel homologué sur toutes les cultures légumières sous abris.