Référence agro

La filière CRC : un engagement pour la biodiversité

Le | Projets-territoriaux

A l’occasion des Assises de la biodiversité, organisées à Dijon du 10 au 12 juin, la filière CRC (pour Culture raisonnée contrôlée),  a mis en avant sa contribution à la Stratégie nationale de la biodiversité, ainsi que sa marque Le blé de nos campagnes. « La filière CRC a été lancée à la fin des années 1990 autour de l’idée de concilier alimentation et respect de l’environnement, en avance sur les grande tendances en la matière, rappelle Fouzia Smouhi, directrice du Groupement d’intérêt économique CRC. Aujourd’hui, nous regroupons 1400 agriculteurs et 36 000 ha, pour 240 000 tonnes de production. » Un cahier des charges pointu Le cahier des charges CRC impose une série d’exigences aux agriculteurs. Les parcelles doivent être situées à plus de 250 mètres des grands axes routiers et voies ferrées. L’écobuage est interdit, l’introduction de Cipan, Cultures intermédiaires pièges à nitrate, est obligatoire, et la récolte doit s’effectuer de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle pour permettre aux oiseaux et petits animaux de s’échapper au moment des moissons. Enfin, les interventions phytosanitaires sont suivies de près, avec une liste restrictive des produits autorisés et un programme de lutte contre les mauvaises herbes à l’échelle de la rotation. Citons également la participation obligatoire à un programme de sauvegarde de la biodiversité régionale. Rémunérés de 50 francs supplémentaires par tonne de blé en 1999, les agriculteurs impliqués touchent désormais 10 € de plus par tonne. Une démarche de filière Yann Briotet est l’un des agriculteurs pionniers de la démarche. « Derrière le mot biodiversité, il y a une réalité quotidienne sur une exploitation agricole. C’est ce qui m’a intéressé dès le début, ainsi que l’approche de filière. » En effet, les organismes collecteurs, qui vérifient la qualité des blés et stockent à part les récoltes CRC, sont pleinement intégrés. Et l’aval se montre intéressé : plusieurs grandes marques de pain, biscuiteries et viennoiseries ont choisi Le blé de nos campagnes. L’un des derniers en date : Banette. Jean-Philippe Nicot, son président, veut consacrer le blé de la filière CRC à sa farine « artisane ». « Il me parait important de gérer notre diversité. C’est une démarche d’entreprise que je regrette de ne pas avoir initiée plus tôt », conclut-il.

  • La filièreCRC, en chiffres
3 118 km de haies entretenues. 3 400 ha de couverts mellifères ou apicoles. 33 600 arbres isolés entretenus. 2 235 km de lisières de bois ou bosquets.