La filière viticole planche sur des stratégies régionales pour s’adapter au changement climatique
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Le conseil spécialisé de FranceAgriMer a validé, le 19 décembre, l’élaboration d’une stratégie nationale de la filière viticole sur le changement climatique à l’horizon 2050. Depuis un an, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et FranceAgriMer, avec l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et les représentants de la filière viticole, ont engagé une démarche prospective, dont un point d’étape a été présenté lors du conseil spécialisé. L’analyse met en avant quatre scénarios possibles : nomade, conservateur, innovant et libéral.
« Accepter l’innovation »
« Nous avons écarté le scénario nomade, qui propose une délocalisation des vignes vers le nord, explique Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur de l’Institut français de la vigne et du vin, IFV, à Référence environnement. En effet, la filière vin doit conserver ses fondamentaux et ses typicités régionales. Nous devrons donc accepter l’innovation pour nous adapter au changement climatique et préserver les caractéristiques qui font la renommée des vins français. »
Parmi les leviers : l’évolution des cépages, l’irrigation, la gestion des sols avec les alternatives aux herbicides chimiques, la densité des vignes et la gestion de la canopée pour réduire les besoins en eau, ou encore un meilleur suivi de la maturation des raisins.
Changer les cahiers des charges
« Nous prospectons dans les pools de variétés utilisées dans pays du sud, plus adaptées aux températures élevées, étaye Jean-Pierre Van Ruyskensvelde. Des travaux sont également en cours sur le choix du matériel végétal et des porte-greffes. L’intégration de ces innovations dans la conduite de la vigne obligera à revoir les cahiers des charges des appellations. »
Le groupe de travail national se réunira une fois par trimestre. « Mais c’est désormais aux régions d’élaborer leurs propres réponses, en concertation avec le groupe national, insiste le directeur de l’IFV. Elles combineront des mesures en matière de réglementation, d’actions collectives, de communication et de marché, de recherche et de développement. »