La moitié des exploitations dans l’agro-écologie d’ici à 2025
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Stéphane Le Foll était jusqu’à présent resté prudent sur les objectifs chiffrés de son action, préférant mettre en avant la création d’une dynamique d’actions. Le comité national de suivi et d’orientation du projet agro-écologique du 12 juin l’a poussé à sauter le pas et a exprimer une ambition : « La majorité des exploitations françaises engagées dans l’agro-écologie à l’horizon 2025 ». Le ministre ne s’avance pas seul, et a tenu à faire intervenir les acteurs engagés à ses côtés : l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), France nature environnement (FNE), la Fédération nationale de centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (FNCivam) et l’Association des régions de France (ARF). La double performance devient triple Autre changement dans le projet agri-écologique : l’ajout d’une dimension sociale aux objectifs économiques et environnementaux. Guy Vasseur, président de l’APCA, qui appelait de ses vœux cet ajout depuis plusieurs mois, a affirmé que les chambres répondraient présent et apporteraient leur savoir faire en matière de conseil et d’animation de groupes. Il a précisé que 45 % des 104 dossiers retenus dans le cadre de l’appel à projets « GIEE » étaient portés par les chambres. De son côté, Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, a insisté sur l’importance pour chacun d’apporter sa contribution à une réflexion constructive, malgré les désaccords. « FNE ne renonçait pas pour autant à son rôle d’émetteur d’alerte et de protestation », a-t-il précisé. Avancer ensemble malgré les divergences, c’est l’une des deux idées fortes répétées plusieurs fois par Stéphane Le Foll, qui a également insisté sur l’obligation d’une action transversale, systémique : « S’intéresser uniquement au bio un jour, à la réduction des pesticides le lendemain… c’est positif, mais ce que je veux, c’est faire évoluer l’ensemble de l’agriculture française, plutôt que de traiter les segments un par un. » Loi d’avenir agricole : 8 et 9 juillet au Sénat Il a projeté son échéancier d’ici à fin 2014. Le ministère et ses partenaires souhaitent définir d’ici à septembre les indicateurs de suivi de l’agro-écologie. Un document d’autodiagnostic des exploitations sera mis à disposition des réseaux partenaires et des équipes du ministère pour un test sur le terrain avant d’être généralisé à l’ensemble du territoire*. Le ministre compte proposer une évaluation de « l’an un de l’agro-écologie » à la fin de l’année 2014. La loi d’avenir agricole sera quant à elle présentée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale les 8 et 9 juillet et en octobre au Sénat. Le ministre a enfin tenu à mettre en avant l’intégration de l’agro-écologie aux programmes scolaires agricoles. *Voir notre article : Agro-écologie : le Cnos du 12 juin propose un outil d’autodiagnostic pour les exploitations