La Nouvelle Aquitaine s’engage dans la réduction de l’usage des pesticides en viticulture avec le projet Vitirev
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C’est le fruit de deux ans de travail et de réflexion. Initié en Nouvelle-Aquitaine en 2016, le projet Vitirev regroupe près de 150 partenaires, dont les interprofessions de vins et de spiritueux, des acteurs de la recherche tels que l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’Institut de la vigne, des universités, le pôle AgriSudOuest et la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de forêt. Le but de cette initiative : aller vers la réduction de l’usage des pesticides en viticulture, secteur majeur de l’économie de la région.
Créer un écosystème favorable aux nouvelles technologies et à l’innovation
Pour se faire, le projet a ouvert plusieurs chantiers. Premier axe d’action : la création de 16 laboratoires d’innovations territoriales. « Nous voulons replacer le vigneron au cœur de l’innovation, en concertation avec d’autres acteurs comme les riverains des exploitations. Et ce, afin d’étudier l’acceptabilité des nouvelles technologies par la société », explique Lydia Héraud, conseillère régionale déléguée à la viticulture. Autre chantier : celui de la massification des bonnes pratiques. « Actuellement 7 % des surfaces viticoles sont en bio, à court terme nous visons les 10 ou 15 %. Pourtant, nombre de viticulteurs ont déjà mis en place des pratiques vertueuses. Nous souhaitons développer des outils de formation et d’information plus proche du vigneron », poursuit la conseillère régionale.
Le projet Vitirev travaille également à l’identification de start-ups porteuses de solutions innovantes et le développement du numérique. Mais aussi sur les questions de financement de la transition, l’assurance du risque et le développement de l’attractivité des métiers de la vigne. « La transition écologique est demandeuse de main d’œuvre, dont nous manquons actuellement. Il faut réussir à attirer les jeunes », plaide Lydia Héraud.
Un appel à projet de 450 millions d’euros
Actuellement en phase de finalisation, le projet Vitirev va répondre, d’ici à la fin du mois d’avril 2019, à l’appel à projet Territoires d’innovation. Une vingtaine de lauréats se partageront une enveloppe de 450 millions d’euros. Concrètement, le plan d’action du projet comprend 44 actions, 16 laboratoires d’innovation et une vingtaine d’entreprises à accompagner. La dotation de 350 000 € obtenu par le projet suite à l’appel à manifestation Territories d’innovation - Grande ambition (TIGA), dont il a été lauréat, lui a permis de finaliser sa candidature. Les résultats sont attendus pour fin 2019. « Cet appel à projet, si nous étions lauréat, serait une source de financement indéniable, mais quel que soit le résultat, le projet vivra. Des laboratoires sont déjà en cours de structuration, nous n’attendons pas les bras croisés », souligne Lydia Héraud.
Les objectifs chiffrés sont en cours de discussion, avec les interprofessions. Celui-ci ambitionne cependant de toucher le plus grand nombre au sein des 13 000 exploitations viticoles de la région. Et même peut-être au-delà. « Les autres filières, en particulier celle des fruits et légumes, sont demandeuses. Notre objectif, avec Vitirev, est donc d’avoir une certaine forme de réplicabilité. Nos efforts sur la question du biocontrôle pourront avoir un impact sur d’autres filières », remarque enfin la conseillère régionale.