Référence agro

La rémunération et le sans pesticides, premiers défis agricoles à relever selon les Français (baromètre)

Le | Projets-territoriaux

Des revenus agricoles insuffisants, des Français favorables aux pratiques agroécologiques mais peu renseignées sur ces dernières, un besoin de formations agroécologiques… Les résultats du Baromètre « Les Français et l’agroécologie » ont été publiés le 8 février par l’association Terre et Humanisme. Si la suppression des intrants de synthèse est identifiée comme le premier levier de déploiement de l’agroécologie, elle vient après l’amélioration des revenus, en termes de défis à relever selon les Français.

La plateforme du Bearn est une des cinq plateformes de l’action Syppre - © D.R.
La plateforme du Bearn est une des cinq plateformes de l’action Syppre - © D.R.

Quelle vision les Français ont-ils de l’agroécologie ? C’est à cette question que répond le baromètre « Les Français et l’agroécologie », publié le 8 février par l’association Terre et Humanisme, en partenariat avec Opinionway. Premier constat sans appel : 92 % des interrogés souhaitent que le modèle agricole actuel évolue. Une transformation radicale est attendue par 43 % des sondés. L’agroécologie est clairement identifiée comme la voie à emprunter, 87 % des Français la qualifiant de « solution au modèle actuel d’agriculture ». 91 % d’entre eux souhaitent ainsi que ces pratiques soient clairement soutenues par les pouvoirs publics.

L’enjeu majeur de la rémunération

Une grande majorité des interrogés (83 %) estime que le métier d’agriculteur est insuffisamment valorisé. Ainsi, le premier défi à relever par le secteur agricole, selon les sondés, est celui de la rémunération plus juste des exploitants. Cité par 70 % des Français, l’enjeu dépasse largement ceux de la production et vente locales (57 %) et de cultures sans pesticides (56 %). Viennent ensuite la préservation de l’environnement (53 %), l’accès à une nourriture saine et de qualité pour tous (49 %), l’adaptation au changement climatique (45 %), la préservation des ressources (44 %), la protection de la faune et la flore (40 %).

Mieux former les agriculteurs

L’interdiction des intrants de synthèse demeure tout de même le levier principalement cité pour faire évoluer les pratiques agricoles (52 %). Les Français insistent néanmoins sur les besoins de formation et d’accompagnement des agriculteurs dans cette transition (52 % également). 88 % d’entre eux pensent ainsi que l’agroécologie devrait être intégrée aux programmes scolaires agricoles. Les sondés se montrent également partisans de solutions économiques comme l’encadrement des prix des produits agricoles et agroalimentaires (45 %) ou la réorientation d’aides publiques vers les petits exploitants (43 %). Pour 82 % des Français, l’agroécologie pourrait être une solution au manque de reconnaissance des agriculteurs en revalorisant le métier de paysan .

Plus les Français sont informés, plus ils soutiennent l’agroécologie

Malgré cette volonté de mettre en place l’agroécologie, seuls 17 % des Français savent précisément en quoi elle consiste. 73 % des sondés se sentent ainsi mal informés en la matière. Seuls 5 % se disent très bien informés. « Ceux qui se sentent bien informés sont plus nombreux à estimer que l’agroécologie devrait être soutenue par les pouvoirs publics (94 %), et à être convaincus des bienfaits de l’agroécologie, que ce soit concernant la nourriture saine (93 %) ou la perception d’une solution alternative au modèle actuel (91 %) », précise le baromètre.

Pour ce baromètre, 1027 personnes de plus de 18 ans ont été interrogées sur leur perception de l’agriculture et de l’agroécologie.