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L'Agence bio veut peser sur les États généraux grâce à la forte dynamique du secteur

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L’Agence bio organisait, le 15 septembre à Paris, l’un de ses deux points semestriels traditionnels. Riche en chiffres, cette présentation était également l’occasion d’évoquer les États généraux de l’alimentation. « Le bio y est souvent cité en exemple, note le président de l’Agence bio, Gérard Michaut. C’est à la fois gratifiant et lourd à porter. » Et d’évoquer, en écho aux propos de son homologue de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), Stéphanie Pageot, les « envieux » qui regarde la filière AB se développer d’un œil inquiet.

L’autonomie en produits bio en point de mire

L’Agence bio s’est donnée l’objectif de s’appuyer sur les EGA pour progresser encore davantage vers l’autonomie en produits bio. Aujourd’hui, 71 % des produits bio consommés sont produits en France  ; 81 % si l’on exclut les produits exotiques. « Nous exprimons nos propositions dans les six ateliers auxquels nous participons », explique Gérard Michaut. Parmi celles-ci : la pérennisation du système d’aides à la conversion et au maintien en bio, secoué par des retards importants depuis 2015, un accès prioritaire au foncier agricole pour les projets d’installations en bio, ou encore une augmentation des Fonds « avenir bio » que l’Agence gère, sous forme d’appels à projets. Depuis 2008, 119 millions d’euros ont été investis dans ce cadre.

19 nouvelles fermes certifiées par jour

L’Agence bio compte défendre ces propositions en mettant en avant une explosion du bio, à tous les niveaux, et « qui justifie une politique de croissance ambitieuse. » Si le record établi sur le premier semestre 2016, avec 2996 nouvelles exploitations converties, n’est pas battu, la tendance reste très porteuse. Avec 19 nouvelles fermes certifiées par jour, soit 2 965 entre janvier et juin 2017 (+9,2 %), l’attractivité du label auprès des agriculteurs ne se dément pas. Les surfaces converties ou en conversion s’étalent sur 1,77 Mha, soit 6,5 % de la SAU française.

La transformation se situe dans les mêmes eaux : + 8,8 % sur la même période, pour 934 opérateurs bio supplémentaires en six mois. « Un véritable bond en avant », commente Florent Guhl, directeur de l’Agence bio.

Un marché en progression de 500 M€

Le nombre d’enseignes de distribution AB sur le premier semestre 2017 est historique : 441 points de vente supplémentaires, en hausse de 11 %. « Ces enseignes sont plus nombreuses et e plus en plus grandes en volume de marchandises », se réjouit Florent Guhl.

Un élan dû en grande partie à la demande, également en augmentation. La progression du marché du bio en France est évaluée à 500 M€ sur le premier semestre 2017, comparée à la même période sur 2016. Une estimation qui, là encore, satisfait l’Agence bio qui juge toutefois que ces chiffres « ont vocation à être plus importants. »

Les conditions climatiques ont notamment pénalisé la production de lait, par manque d’alimentation bio pour les vaches, et certains fruits et légumes. « L’approvisionnement montre des limites plus structurelles pour le vin, la viandes ou les œufs », complète Florent Guhl.