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L’Agence de l’eau Adour-Garonne lance ses premiers Paiements pour services environnementaux

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L’Agence de l’eau Adour-Garonne s’apprête à attribuer ses premiers Paiements pour services environnementaux, PSE. Elle a mis en place un diagnostic fondé sur trois types d’indicateurs comprenant la diversité des cultures, l’usage des pesticides et la présence d’infrastructures agroécologiques. La démarche est testée sur 19 territoires à forts enjeux sur l’eau et la biodiversité. Explications avec Franck Solacroup de l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Au sein du bassin Adour-Garonne, des Paiements pour service environnementaux, PSE, pourraient être attribués à des exploitations d’ici à la fin de l’année. « Nous n’avons pas attendu la validation du cadrage national par la Commission européenne : nous sommes partis sur notre propre dispositif », explique Franck Solacroup, directeur du département ressources en eau, milieux aquatiques et agriculture à l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Rotation et réduction des pesticides

Trois indicateurs sont déployés. Le premier a trait aux rotations et au maintien des prairies permanentes. Le second porte sur l’usage des produits phytosanitaires : l’exploitation doit avoir un Indice de fréquence de traitement (IFT) inférieur à 50 % de la référence régionale. Le dernier concerne les Infrastructures agroécologique (IAE) comme les haies, bandes enherbées, mares, etc. Chaque indicateur est noté sur dix. L’exploitation doit avoir 16 / 30 pour disposer de PSE. Mais il ne s’agit pas juste d’obtenir la moyenne : certains critères sont rédhibitoires. « L’exploitation ne peut pas avoir accès au dispositif si son IFT est au-dessus de la moyenne régionale, ni s’il met plus de cinquante unités d’azote par hectare sur ses prairies », précise Franck Solacroup.

Les agriculteurs répondant aux exigences du dispositif se voit attribuer un PSE, d’un montant maximal de près de 7 000 euros par an. Le budget de l’Agence dédié à ces PSE s’élève à trois à cinq millions par an.

Les chambres d’agriculture mobilisées pour les diagnostics

La démarche, accompagnée par les Conseils régionaux de la Nouvelle Aquitaine et d’Occitanie, sera certifiée par un organisme tiers. Les diagnostics d’exploitations sont réalisés par des chambres d’agriculture, coopératives, Adasea, syndicats de rivière. « Ces structures s’engagent également à porter la démarche », indique Franck Solacroup.

Près de 1000 agriculteurs ont participé à des réunions de présentation qui se sont tenues en septembre et octobre. Pour l’heure, 450 exploitants ont manifesté leur volonté d’être diagnostiqués.

PSE, différents des MAE

« La démarche que nous mettons en place est bien différente des Mesures agro-environnementales, MAE, insiste Franck Solacroup. Nous poursuivons les MAE pour des mesures précises : conversions en bio, allongements des rotations, etc. Les PSE doivent rémunérer des services rendus par les exploitations et non des pratiques que nous souhaitons favoriser. Dans notre cas, ils s’adressent davantage aux exploitations en polyculture-élevage qu’il est important de maintenir sur nos territoires. »