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L’Agence de l’eau Artois Picardie, PADV, Mc Cain et Cristal Union, ensemble dans un PSE

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L’Agence de l’eau Artois Picardie, Pour une agriculture du vivant (PADV), Mac Cain et Cristal Union ont lancé un Paiement pour services environnementaux dans les Hauts de France, à destination des producteurs de grandes cultures et de cultures industrielles. D’autres partenaires vont bientôt rejoindre le projet.

L’Agence de l’eau Artois Picardie, PADV, Mc Cain et Cristal Union, ensemble dans un PSE
L’Agence de l’eau Artois Picardie, PADV, Mc Cain et Cristal Union, ensemble dans un PSE

Un Paiement pour services environnementaux (PSE) a été mis en place dans les Hauts-de-France par l’Agence de l’Eau Artois Picardie et l’association Pour une Agriculture du Vivant (PADV), avec l’implication du groupe Mc Cain et Cristal Union. Ce projet de valorisation des financements publics et privés, qui s’adresse aux producteurs de grandes cultures et de cultures d’industries, vise l’accélération de la transition agroécologique et la facilitation de l’adhésion des agriculteurs.

Lancement en mai 2024

Il a été validé par le conseil d’administration de l’Agence de l’eau en mars 2024. Le lancement officiel du projet a eu lieu le 23 mai pour les partenaires privés et les institutions territoriales et une journée d’informations pour les agriculteurs s’est tenue le 30 mai à Péronne.

Le financement de ce PSE vise un double objectif :

  • la massification de la transition sur un territoire permettant l’amélioration de l’état écologique de cinq masses d’eau prioritaires, situées en majorité dans la Somme : l’Ancre, l’Hallue, la Cologne, l’Omignon et la Luce. Le projet permettra aussi de mailler le territoire pour créer un réseau d’agriculteurs en transition, grâce, notamment, au partage d’expériences et aux ressources communes ;
  • l’expérimentation d’un nouveau dispositif pour embarquer un grand nombre d’agriculteurs, en alternatives aux mesures agroenvironnementales et climatiques, MAEC, qui ont peu de succès dans ces systèmes d’exploitation en grandes cultures.

Des indices de régénération pour chaque agriculteur

Le PSE prévoit un volet sur la formation continue des agriculteurs. Des indices de régénération des sols, créés par Pour une agriculture du vivant, seront calculés pour chaque exploitation et serviront de base pour la mise en place d’un conseil technique individualisé. l’évaluation initiale et la progression des agriculteurs sera basée sur onze indicateurs* issus de l’Indice de régénération, comme le taux de couverture des sols, l’intensité du travail du sol, la stratégie de réduction des produits phytosanitaires.

Le financement des agriculteurs, en fonction de leur indice de régénération, se répartira entre des fonds publics via le PSE, et privés via des primes versées par les entreprises agroalimentaires engagées.  « Pour un agriculteur débutant en agroécologie, d’après nos simulations basées sur des profils issus du projet Cultures d’industrie sur sols vivants, le montant du PSE perçu en première année est de 30 euros par hectare, soit environ 5 757 euros par ferme, indique Juliet Carcelles, cheffe de projets grandes cultures et cultures d’industrie pour Pour une agriculture du vivant. Il atteint 79 €/ha la cinquième année, soit environ 15 010 € par ferme.  À ce montant s’ajoutera celui des primes versées par les entreprises, qui est dépendant de chaque structure. Nous n’imposons aucune somme, ce n’est pas notre rôle. À titre indicatif, les montants représentent 5 à 10 % du prix de base selon la culture, le débouché et sa valeur ajoutée. »

100 exploitations impliquées

Le projet devrait concerner 20 000 hectares et 100 exploitations, dont dix pionnières. Ces fermes rayonnent dans trois départements : Aisne, Pas-de-Calais, et Somme. Dès cet été, 50 premiers agriculteurs seront sélectionnés. Un deuxième cycle de sélection aura lieu au premier semestre 2025.

Le budget total du projet est de six millions d’euros sur cinq ans avec une montée en charge du nombre d’agriculteurs entre 2024 et 2025.

« C’est le plus gros projet agricole du programme d’intervention 2019-2024 de l’agence de l’eau Artois Picardie sur un même territoire », indique Isabelle Matykowski, directrice générale par interim de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Ce projet répond au Sdage 2020-2022 mais aussi au Plan d’adaptation au changement climatique du territoire.

Le projet sera présenté à l’occasion des Défis de l’Agroécologie des Hauts-de-France les 25 et 26 juin prochains.

Des adhésions prochaines

D’autres acteurs vont rejoindre le projet à partir de novembre 2025 dans les décisions stratégiques : Brioche Pasquier, Bonduelle, Cérèsia, LVMH Recherche, Tereos, Ternovéo, Unéal. Les agriculteurs seront sélectionnés au premier semestre 2025.

* Taux moyen annuel de couverture du sol, part de la SAU cultivée en semis direct ou TCS léger, entrée annuelle de carbone, taux de MO/argile, surface Fertilisée avec de l’N organique/légumineuses, écart à l’IFT herbicide régional moyen, écart à l’IFT hors herbicide régional moyen, régulation naturelle des ravageurs/pathogènes, régulation naturelle des adventices, nombre d’espèces cultivées, ressource pour les auxiliaires.