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L'agence de l'eau Seine-Normandie incite à réduire les rejets de micropolluants

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L'Agence de l’eau Seine-Normandie publie, en collaboration avec l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, Ineris, une seconde édition de son « Guide pratique des micropolluants dans les eaux du bassin Seine-Normandie ». « Mis à disposition des acteurs et usagers du bassin, ce guide vise à rassembler toutes les informations disponibles sur des substances pour lesquelles des actions sont attendues », explique Baptiste Casterot, chargé d’études « pollutions toxiques », lors d’une conférence organisée le 15 février. Les micropolluants sont des substances qui, même à de très faibles concentrations dans l’environnement et les milieux aquatiques, peuvent présenter des effets toxiques sur les organismes vivants qui y sont exposés.

Les pesticides, principale préoccupation

Le guide s’adresse aux industriels, collectivités, institutionnels… et au monde agricole. Car les pesticides font partie des micropolluants les plus préoccupants pour l’Agence. « La pression pesticides est forte : le bassin comptabilise près d’un quart des ventes nationales, souligne Baptiste Casterot. 28 % de nos stations d’eaux de surface dépassent les seuils en raison de molécules phytosanitaires. »

Objectif : réduire les pollutions à la source. Les traitements nécessaires pour rendre l’eau potable sont coûteux. « Entre 2008 et 2018, les concentrations de substances phytosanitaires très toxiques ont diminué, car il y a eu des interdictions de molécules, précise Patricia Blanc, directrice générale de l’Agence de l’eau Seine-Normandie. Mais ces molécules sont encore retrouvées dans les eaux et d’autres substances apparaissent. »

L’Agence accompagne principalement les agriculteurs sur les aires d’alimentation de captage, pour les conversions à l’agriculture biologique. « Le problème réside dans les pollutions diffuses, reprend Patricia Blanc. Nous travaillons avec les collectivités, les chambres d’agriculture… pour mobiliser des groupes d’agriculteurs et améliorer les pratiques. »

La directive cadre sur l’eau impose un bon état des masses d’eau en 2027. « Sur le bassin, ce bon état est passé de 23 % en 2008 à 40 %. Le Sdage 2016-2021 nous fixe l’objectif de 60 %. La trajectoire est ambitieuse et il nous reste beaucoup de travail d’ici à 2027 », conclut la directrice générale.