L’agriculture bio sur les bancs de l’école

« L’intérêt des jeunes générations pour l’agriculture biologique augmente de façon exponentielle », constate Michel Bascle, directeur du lycée agricole de Sainte-Livrade-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. En 2003, sur douze apprentis en formation BTS horticole, un seul était intéressé par le sujet. En 2006, ils sont six sur douze et en 2010, plus d’une dizaine ! Le lycée a donc peu à peu intégré l’agriculture bio dans ses programmes de formation, mais aussi au sein de son exploitation. En 2003, un module sur la bio faisait son apparition dans la formation pour adulte au BPREA*. En 2005, un module d’initiative locale au bio s’intègre dans la formation BTS horticole. Bilan : « aujourd’hui, les jeunes en BTS sont de plus en plus nombreux à chercher un contrat d’apprentissage dans une exploitation bio. » Coté enseignants, « un plan de formation continue a été mis en place il y a cinq ans, même si, pour les questions très techniques, nous faisons appel à des professionnels ». Ne pas opposer bio et conventionnel L’agriculture bio prend aussi une place dans l’exploitation agricole du lycée, en particulier grâce au soutien de la Région aquitaine. Sur les 100 hectares de SAU qu’elle couvre, 6,5 sont actuellement certifiables en bio. Sous l’impulsion du Conseil régional, 20 autres hectares seront dédiés progressivement à une expérimentation visant à comparer les techniques en bio et en conventionnel. Pour autant, Michel Bascle ne souhaite pas que toute l’exploitation du lycée passe en bio : « Notre idée est de permettre aux élèves de faire leur choix. » D’ailleurs, le but « n’est pas d’opposer les modes d’agriculture biologique et conventionnelle, mais qu’elles s’enrichissent mutuellement. La bio apporte au conventionnel un sens accru de l’observation et de l’approche systémique et le conventionnel des fondements scientifiques et expérimentaux à la bio ». * BPREA : brevet professionnel responsable d’exploitation agricole