L’agriculture biologique peut-elle préserver la qualité de l’eau ?
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Comment préserver la ressource en eau par le développement de l’agriculture biologique ? Le colloque organisé à Amiens le 18 novembre par les Agences de l’eau Seine-Normandie (AESN) et Artois Picardie, Agriculture biologique en Picardie et le Conseil Régional de Picardie, a mis l’accent sur la volonté politique et l’engagement des collectivités. Avec des impératifs, comme la nécessité de mettre en place des politiques publiques fortes et de rechercher une optimisation des ressources financières publiques. Le tout, sachant que le rapport de l’argent investi par les collectivités en agriculture reste faible (1 à 2 %) par rapport aux aides de la politique agricole commune et que les enveloppes dédiées au développement de l’agriculture bio dans les Agences de l’eau picardes ne sont pas consommées faute de candidats. Dans le département, l’agriculture biologique pèse en effet seulement 0,5 % des surfaces agricoles « Faut-il se focaliser sur l’agriculture biologique ou entraîner l’ensemble des agriculteurs avec des mesures simples, interroge Olivier Dauger, Président de la commission agriculture de l’AESN. Les fuites de nitrates dans les rivières correspondent à 17 % des engrais azotés apportés sur les cultures ». Il convient aussi de mesurer l’efficacité des différentes opérations sur l’eau en sortie des parcelles. « Il faut considérer l’eau comme une production agricole, un jus de culture », propose Marc Benoît, directeur de recherche de l’Inra. Trois expériences innovantes de collectivités territoriales liant agriculture biologique et qualité de l’eau ont donné des pistes d’action : une acquisition foncière incitant à l’agriculture biologique en Normandie, la mise en place d’une régie municipale de production de légumes biologiques pour l’approvisionnement des cantines communales à Mouans-Sartoux (06), et la relocalisation de l’agriculture biologique destinée à la restauration hors foyer à Strasbourg.