Référence agro

L’agriculture biologique veut se doter d’un dispositif national de références

Le | Projets-territoriaux

Créer un dispositif national de production et de mutualisation de références en agriculture biologique. De nombreux acteurs de la profession, réunis lors d’un séminaire organisé le 21 janvier par la Fnab (1), semblent prêts à s’impliquer. Mais si le besoin de ce dispositif se fait sentir, notamment au niveau du ministère chargé de l’agriculture et des collectivités territoriales, sa co-construction, elle, est loin d’être résolue. « Le projet agro-écologique et le plan Ambition bio ont besoin de références harmonisées sur l’agriculture biologique, note Françoise Simon, de la direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires (DGPAAT) du ministère l’Agriculture. Les manques à gagner, les coûts… doivent être estimés avec des données représentatives et actualisées pour éclairer les politiques publiques. » Coordonner les différents acteurs L’enjeu est de taille et le problème complexe. Car les références actuelles sont nombreuses mais régionales, voire locales, et acquises par divers acteurs publics et privés de la profession. Le travail de l’Itab (2), à qui a été confiée la mission de piloter la co-construction du dispositif, va démarrer par le repérage et la coordination de ces différents acteurs. « Les chambres d’agriculture, la Fnab, l’Institut de l’élevage et l’Itab se sont mis d’accord pour travailler ensemble via le dispositif des réseaux d’élevage, souligne Laetitia Fourrié, responsable du pôle Réseau et valorisation de l’Itab. Nous allons maintenant approcher d’autres structures, notamment les opérateurs économiques. » Hiérarchiser les références La forme du dispositif et l’organisation des acteurs restent à définir. Comme l’est le choix des références. « Les références ne manquent pas, mais elles sont le plus souvent produites localement pour accompagner les producteurs, reprend Laetitia Fourrié. Elles manquent donc parfois de lisibilité au niveau national. Ces références sont en outre contextualisées et ne doivent pas être utilisées à tort et à travers. » L’acquisition de références se fait par ailleurs en fonction d’objectifs. Lesquels choisir pour le dispositif national ? L’enjeu est d’autant plus important que ces références serviront à l’établissement de politiques publiques futures. Le projet RefAB coordonné par l’Itab et mené entre 2010 et 2012 avec une vingtaine de partenaires, a permis de proposer un cadre méthodologique pour fournir des références avec cinq principes fondamentaux : la résilience, l’autonomie, la diversité, l’équité et l’écologie. La Fnab s’inscrit en cohérence, avec son travail Rep’AIR Bio, des repères pour des fermes bio autonomes, innovantes et résilientes. Mené en 2014 avec l’appui de Solagro, ce travail avait pour objectif de faire le point sur les références au sein de son réseau. Lors du séminaire, les différents intervenants se sont accordés sur la nécessité de faire valoir les performances plurielles de l’agriculture biologique et de ne pas oublier, aux côtés des références technico-économiques, les données environnementales et sociales. (1) Fnab : Fédération nationale de l’agriculture biologique. (2) Itab : Institut technique de l’agriculture biologique.