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L’agriculture tarde à prendre sa place dans les plans climat énergie

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Les collectivités peinent à intégrer l’agriculture dans les discussions sur les plans climat. C’est l’un des enseignements des débats organisés à l’occasion du deuxième colloque sur les plans climat énergie territoriaux, PCET, organisé par l’Ademe et qui s’est tenu à Nantes les 9 et 10 octobre. Les deux ateliers sur l’agriculture ont rassemblé de nombreux participants, en quête de solutions. « C’est une filière complexe quand on n’est pas dans le milieu, reconnaît François Orhan, en charge du plan climat au Conseil général de Loire-Atlantique. Il y a aussi des enjeux et des différends politiques qui influent. » Françoise Goulard, expert recherche et prospective à l’Agence de l’eau Adour Garonne le confirme. «  Nous avons organisé un débat le 20 juin, avec deux grands absents : les élus et les agriculteurs », indique-t-elle. Du coup, l’Agence a décidé de délocaliser les réunions, au plus proche des agriculteurs. « Nous en avons une vingtaine de prévues d’ici à Noël, poursuit Françoise Goulard. Nous allons nous rapprocher des coopératives et essayer de participer à leurs assemblées générales. » Un guide d’expérience en mars 2013 Les tables rondes dédiées à l’agriculture ont tenté de balayer les idées reçues : ce n’est pas simple de travailler sur l’agriculture et le climat ; on les vexe ; viande ou pas viande ; ça ne les préoccupe pas ; à part les circuits courts, on ne peut rien faire. Le Réseau action climat, RAC, va éditer en mars 2013 un guide issu d’expériences territoriales afin d’intégrer l’agriculture dans les politiques climatiques. Il montre que de nombreuses solutions sont possibles. « Il y a beaucoup de structures agricoles, c’est complexe, mais il est nécessaire de prendre en compte cette diversité », a insisté Fabien Pommier, du RAC, auprès des chargés de mission PCET. Un observatoire en Poitou-Charentes Des outils existent aussi, développés par l’Ademe : Dia’terre au niveau de l’exploitation ou encore Climagri, pour un diagnostic territorial. La région Poitou-Charentes a mis en place un observatoire sur l’agriculture et le changement climatique, notamment destiné aux décideurs. « Ces observations sont essentielles car ils permettent une prise de conscience », explique Christophe Bidaud, directeur du pays de Redon (35). Sans oublier la motivation de la plupart des agriculteurs, sur laquelle les collectivités peuvent compter. Car, l’activité agricole va être impactée par le réchauffement de la planète, de manière positive ou négative. Nul doute, pour Aurélie Chevalier du Pays Thouarsais (79), que les exploitants veulent « anticiper le changement climatique et en faire une opportunité » .