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Lait, les coûts et bénéfices du sans OGM chiffrés par l’Idele et la Chambre d’agriculture de Normandie

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« Le lait sans OGM : est-ce pour moi ? » C’est l’intitulé d’un document, publié par l’Institut de l’élevage (Idele) le 13 décembre 2019 sur son site. Il a été construit dans le cadre du réseau Inosys, associant les chambres d’agriculture, l’Idele et près de 2 000 éleveurs. Il propose un focus sur les cinq départements normands. « En Normandie, nous suivons une quarantaine d’exploitations laitières, dont nous collectons les données pour aboutir à des « cas-types », afin d’en tirer des leçons pour la filière régionale dans des analyses annuelles », souligne Florine Gervais, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Orne.

Cinq scénarios à plusieurs entrées

Dans cette édition, la thématique explorée est l’alimentation des vaches laitières et l’opportunité, ou non, de passer au « sans OGM » pour les éleveurs. Cinq scénarios sont envisagés.

  • Trois n’impactent pas le système fourrager, se concentrant sur le remplacement d’un aliment acheté non-certifié par un autre aliment certifié sans OGM, à savoir : substitution d’un colza OGM par un colza non-OGM, d’un soja OGM par un soja non-OGM, et celle d’un soja OGM par un colza non-OGM.
  • Un scénario impliquant une modification du système fourrager en optimisant le pâturage.
  • Un scénario explorant la valorisation de coproduits régionaux.

De -8 000 à +18 000 € pour mille litres selon les cas

Dans chaque cas, un tableau simule les potentiels variations d’excédent brut d’exploitation en fonction du surcoût lié à la modification de l’approvisionnement de la ferme et de possibles primes appliquées au lait sans OGM. Cette grille permet à l’éleveur de se situer en fonction de son système d’exploitation et la filière dans laquelle il s’investit. Dans le cas du remplacement de soja OGM par du colza non-OGM, en l’absence de prime, la démarche peut coûter jusqu’à 8 000 € pour mille litres de lait. Le même choix peut aussi apporter jusqu’à 18 000 € de plus pour mille litres, dans le scénario de valorisation de coproduits régionaux.

« Ce travail confirme les tendances observées, note Florine Gervais. En Normandie, la plupart des collecteurs ont déjà mis en place des tarifs liés à ce critère. Les éleveurs engagés en AOP sont ceux qui suivent le plus volontiers cette voie. » Ces signatures à forte valeur ajoutée permettent en effet d’absorber en partie les surcoûts liés à l’alimentation sans OGM. Le document rappelle que l’alimentation sans OGM des animaux n’est pas une obligation dans le cahier des charges des AOP, mais la majorité des filières sous appellation en Normandie envisage d’avancer dans ce sens.

Plusieurs signatures ont d’ores et déjà fait ce choix en France, comme Via Lacta, Bel, Système U ou encore Netto.