L’an 1 de l’agro-écologie, en attendant la formalisation de la V2 d’Ecophyto
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Dans le prolongement du Comité national d’orientation et de suivi qui avait lieu le 30 janvier au matin dressé le bilan, mitigé, du plan Ecophyto, la conférence nationale « 2015 - L’an 1 de l’agro-écologie » a été l’occasion pour le ministre de l’Agriculture de plaider pour une mobilisation collective plus forte des acteurs, au premier rang desquels les agriculteurs. Interpellé sur le fait que tout ne commençait pas en cette année 2015, Stéphane Le Foll a rappelé la conjonction cette année de la promulgation de la loi d’avenir avec l’entrée en vigueur de la réforme de la PAC. « Tous les outils sont disponibles, qui doivent permettre d’avoir une majorité d’exploitations engagées en 2025 », estime le ministre, qui tient à fixer à nouveau un objectif chiffré : réduction de 50 % des usages de produits phytosanitaires en 2025, avec une étape à moins 25 % en 2020. Un objectif contesté par les professionnels. Pour autant, les points de convergence demeurent sur la nécessité de concilier les volets économiques, écologiques et sociaux ; de continuer à diffuser outils et connaissances ; de rapprocher la recherche des besoins précis des agriculteurs ou encore de laisser toute leur place aux produits de biocontrôle, à l’innovation variétale ou aux améliorations portées par les agroéquipements. Des outils reconduits dans leur grande majorité Reste cependant à disposer des moyens pour amplifier la diffusion des pratiques. Les 2 000 fermes Dephy, dont le nombre doit être porté à 3 000, ont pour objectif d’essaimer chacune auprès d’une dizaine d’autres. Au total, 30 000 exploitations, soit moins de 10 %. Les outils déjà mis en œuvre devraient être maintenus, pour certains amplifiés. L’une des innovations de la V2 pourrait être les Certificats d’économie de produits phytosanitaires, ou CEPP. Ils fixeraient, à échéance de cinq ans, un objectif de réduction à l’échelle des distributeurs agricoles de 20 %, ces derniers ayant la possibilité de les revendre ou les acheter sur leur secteur. Autre outil qui devrait sortir de la phase pilote au 2ème trimestre 2015, un auto-diagnostic pour les exploitations agricoles. L’amplification des actions s’accompagne d’une augmentation sensible de l’enveloppe allouée. L’élargissement de l’assiette de la redevance pour pollution diffuse se traduit pas une progression de 30 millions d’euros des fonds collectés annuellement, qui s’ajouteront aux 40 millions actuels. Quatre appels à projets en recherche et développement sur les thèmes bio-contrôle, agro-équipement, innovation variétés et flore adventice seront copilotés par les ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie. Des deux ministères co-présideront un comité de pilotage opérationnel national, alors que la gouvernance régionale devrait être à la fois simplifiée et renforcée.
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