Lancement de « Demain le Porc », démarche RSO pour relancer la consommation d’ici à 2035
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L’interprofession nationale porcine française Inaporc annonce le lancement de sa démarche collective de Responsabilité sociale des organisations, RSO, « Demain le Porc » le 11 juin 2024.
L’interprofession nationale porcine française Inaporc annonce le lancement de sa démarche collective de Responsabilité sociale des organisations, RSO, « Demain le Porc » le 11 juin 2024. « Nous sommes partis du constat qu’il y avait un manque de production, que celle-ci baissait plus vite que la légère érosion de la consommation et que nous devions consolider nos maillons », indique Philippe Bizien, président d’Inaporc, rappelant la chute de 10 % de porcs produits depuis 2021. « Du jamais vu », selon le dirigeant.
« Nous avons lancé cette démarche il y a deux ans pour valoriser les atouts de notre filière, formaliser nos engagements, les suivre dans le temps », déclare Philippe Bizien. La consultation a recueilli les avis de 250 acteurs régionaux, représentant l’amont et l’aval de la filière porcine, avant d’être présentée à des parties prenantes externes, dont des représentants du MASA et du cabinet du Président de la République, ainsi que des ONG (Welfarm, OABA, CIWF, Fondation pour la Nature et l’Homme, Earthworm).
« Nous, acteurs de la filière, avons sans doute besoin d’avoir un peu plus confiance en nous et de donner confiance aux éleveurs et aux consommateurs », déclare David Riou, vice-président du comité RSO, pour justifier la mise en œuvre de la démarche, qui fixe des objectifs d’ici à 2035 et des objectifs intermédiaires à travers cinq volets.
La démarche « Demain le Porc » repose sur cinq piliers :
Souveraineté alimentaire
- Contexte : « Nous sommes la troisième production de porc en Europe et il faut qu’on le reste le plus longtemps possible. C’est le prix de l’importation qui fait le prix du marché intérieur et nous avons, en France, un prix de revient beaucoup plus important qu’avec les autres pays européens », selon François Valy, trésorier.
- Objectifs à 2035 :
au moins 100 % d’autosuffisance
au moins 50 % de produits porteurs du logo « Le Porc Français » en rayon
- Objectifs intermédiaires :
élaboration d’un indicateur spécifique pour suivre l’origine du porc consommé en Restauration Hors Domicile (2025)
rédaction d’un guide de la contractualisation en filière porcine pour sécuriser les contrats qui lient a minima éleveur, coopérative, entreprise d’abattage, voire entreprise de charcuterie et distributeur (2027)
Attractivité de la filière
- Contexte : « la filière porcine comprend aujourd’hui 130 000 salariés, un chiffre menacé pour deux raisons : 1/3 des chefs d’exploitation a plus de 55 ans et la difficulté de recrutement pour les industries agroalimentaires », selon David Riou, vice-président du comité RSO
- Objectifs à 2035 :
100 % des élevages porcins transmissibles repris
objectifs atteints pour 100 % des indicateurs du baromètre interprofessionnel de qualité de vie au travail
- Objectifs intermédiaires :
création d’un diagnostic de transmissibilité des élevages porcins et identification des leviers financiers potentiels à la transmission des exploitations (2025)
création du baromètre interprofessionnel de la qualité de vie au travail sur l’ensemble de la filière (2025)
création d’un centre de ressources éducatif en ligne sur la filière porcine, s’adressant à la fois aux jeunes qui souhaitent s’orienter vers les métiers de la filière (lieux de stage, formations , etc.) et aux enseignants (ressources pédagogiques sur la production porcine et ses métiers) (2027)
Protection de l’environnement
- Contexte : la filière porcine représente 0,7 % des émissions nationales de CO2 équivalent.
- Objectifs à 2035 :
-25 % d’émission de GES sur 20 ans sur l’ensemble de la filière
-25 % d’émissions d’ammoniac pour les élevages
90 % de matière recyclée dans les emballages
optimisation de l’utilisation des ressources en énergie (élaboration d’un indicateur de suivi de la consommation) et en eau (-15 % d’eau consommée par les entreprises d’abattage, découpe et transformation équipées d’une station d’épuration)
- Objectifs intermédiaires :
100 % des nouveaux bâtiments d’élevage équipés d’un moyen de décarbonation (système de récupération de biogaz, formulation de l’aliment, amélioration de l’indice de consommation, etc.) (2025)
100 % de soja de l’alimentation des porcs certifié zéro déforestation ou zéro conversion d’écosystèmes naturels (2025)
élaboration d’un indicateur de suivi de la consommation d’énergie nette de la filière (2025)
diffusion d’un guide de gestion maîtrisée de l’eau (2027)
60 % des emballages de nutrition animale collectés pour recyclage (2027)
Sécurité sanitaire
- Contexte : « C’est aujourd’hui une préoccupation majeure des consommateurs et ça le sera encore dans les années à venir. La volonté de la filière est de renforcer les garanties de sécurité sanitaire et de santé publique », selon Apolline Pissot, animation comité RSO.
- Objectifs à 2035 :
100 % des élevages audités en matière de biosécurité dès 2030
poursuite de la réduction de l’utilisation des antibiotiques (-61 % entre 2011 et 2022)
poursuite de la réduction de la teneur en nitrites (déjà -20 % dans les charcuteries françaises par rapport à la réglementation européenne appliquée en 2025)
- Objectifs intermédiaires :
création du plan de maîtrise sanitaire de la filière (2025)
100 % des élevages et des aires de lavage audité en matière de biosécurité avec Pig Connect (2030)
Bientraitance animale
- Objectifs à 2035 :
dans les élevages, 50 % de truies en bâtiments liberté
dans les transports, 100 % des camions équipés de dispositifs spécialement adaptés pour renforcer le confort et la bientraitance des porcs pour les trajets supérieurs à 4h30
- Objectifs intermédiaires :
100 % des nouveaux bâtiments incluant la mise en liberté des truies dans leur conception (2025)
diffusion d’un guide de bonnes pratiques de transport des porcs par temps chaud (2027)
100 % des élevages audités sur la bientraitance animale avec l’outil BEEP (2030)
100 % des porcs abattus dans des abattoirs audités en bientraitance animale (2030)