L’APCA, l’Idele et la Confédération nationale de l’élevage lancent une plateforme pour accompagner les éleveurs
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Permettre aux éleveurs de trouver des réponses à leurs questions rapidement et facilement. C’est l’objectif premier de la plateforme Ok Éleveur, construite conjointement par les chambres d’agriculture, l’Institut de l’élevage (Idele) et la Confédération nationale de l’élevage (CNE). « Les éleveurs n’auront plus besoin d’aller chercher des informations dans le fouillis des moteurs de recherche », explique Benoît Rouillé, de l’Idele, lors de la présentation du site à Paris, le 14 novembre.
La plateforme s’articule autour de sections pour chacune des sept filières : bovins viande, bovins lait, caprins, ovins viande, ovins lait, équins, veaux de boucherie. Chacune regroupe sept thèmes, alimentés régulièrement par des fiches techniques, des vidéos ou des sites institutionnels, des liens vers des communautés Facebook ou des agendas renseignant des événements ou formations à venir. Près de 90 contributeurs ont travaillé à l’indexation des données. « Nous savons que nos travaux ne sont pas toujours consultés. Ce site nous permet de mieux les valoriser », explique Anne-Charlotte Dockès, chef du département sociologie de l’élevage à l’Idele.
Rapprocher éleveurs et conseillers
Le site, en accès libre, permet également, une fois connecté à son compte personnel, de contacter un référent national ou un conseiller régional de sa filière. 250 conseillers des chambres d’agricultures sont ainsi mobilisés. « Pour réduire leur charge, les éleveurs renoncent parfois à voir un conseiller sur leur exploitation, rappelle Christine Valentin, vice-présidente de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) en charge de l’élevage. Mais souvent, quand la technique s’en va, le revenu baisse ! » Pour l’élue du réseau des chambres d’agriculture, ce site peut être un moyen de rapprocher les éleveurs et les conseillers, les premiers étant souvent isolés « pour des questions financières ou en raison de leur charge de travail ». Et permettre ainsi de mieux prendre conscience des besoins réels des éleveurs sur le terrain.
Vers une plus grande contractualisation du conseil
Les partenaires ayant créé le site vantent sa complémentarité avec les dispositifs, de conseil notamment, existant déjà. Mais les ambitions ne manquent pas. « Le modèle économique de la plateforme est en construction. L’idée est aussi de donner envie aux éleveurs de participer à des formations, pouvant être payantes, pour se renseigner sur des sujets précis », assure Anne-Charlotte Dockès. Un point de vue partagé par Christine Valentin. « Ce site est un investissement sur l’avenir, et une porte ouverte vers une plus grande contractualisation du conseil. L’objectif est de mettre en appétit les éleveurs grâce à la diversité des informations disponibles. Certains sujets, par exemple ceux qui concernent le bâtiment, ne pourront se limiter aux échanges écrits. »
2500 visites ont été enregistrées, depuis le lancement du site, à l’occasion du Sommet de l’élevage 2019. Éric Combes, éleveur bovin et équin en Corrèze, fait partie de ces premiers visiteurs. « Beaucoup d’informations circulent sur les réseaux sociaux, mais elles ne sont pas toujours sourcées. Sur le site, on sait d’où elles viennent », explique-t-il.